Priscilla par Constance Lacroix

Sofia Coppola a beau être énormément critiquée par les « cinéphiles », je ne peux m’empêcher de penser que c’est en grande partie à cause de l’habitude que l’on a de voir des films empreints d’un regard masculin, parfois internalisé de la part de réalisatrices.

alors oui c’est girly. mais depuis quand est-ce une mauvaise chose ? Sofia Coppola a ce génie unique à montrer avec puissance des émotions intimement inhérentes à l’expérience féminine et qui ne sont que mal représentées dans la majorité des films (de façon exagérée, vulgaire, parfois moqueuse). la vulnérabilité, le premier amour d’une jeune fille, la peur face à un homme qui change sous nos yeux,…

le changement de l’idylle à la prison, brutal, cette façon de dépeindre la désillusion, tout est très vrai et surtout montré d’une façon que je n’ai jamais retrouvée chez d’autres réalisateurices. montrer l’amour adolescent sans que ça vire dans le film pour ado niais à l’eau de rose, ce n’est pas facile et pourtant elle l’a fait.

bref, aucune honte à dire que ce film m’a retourné et m’a faite pleurer. malgré l’époque très différentes, c’est des émotions actuelles que sofia nous montre, des expériences partagées, le tout dans une histoire prise sous un tout nouveau prisme. le voir après Elvis n’en a été que plus beau, ce dernier film m’ayant laissé un gout amer quant a l’effacement de priscilla, ce film permet de creuser un peu plus son histoire et sa psychologie.

10/10 pour ma part, note que je n’ai que très rarement accordée. :)