Prison (1987) dispose de trois atouts qui peuvent en justifier le visionnage mais qui ne sauraient rattraper l’aspect convenu de son récit, le caractère redondant de son alternance entre scènes violentes et séquences plates et l’écriture médiocre de ses personnages. Le premier tient au cadre carcéral qui fait office de personnage à part entière, mais d’un personne-somme à l’image du détenu électrocuté et dont le spectre vient tourmenter les prisonniers. Nous ressentons l’influence de la saga Alien, surtout de l’œuvre originale signée Ridley Scott (1979) : le film anticipe ainsi le volet que mettra en scène David Fincher, ayant en commun le bagne et son atmosphère déshumanisante.
La réalisation de Renny Harlin – ici deuxième atout relevé – propose une alternance entre d’une part des mouvements de caméra fluide qui déambule parmi les dédales de couloirs et de cellules et semble flotter tel le fantôme en question, d’autre part des gros plans sur des visages horrifiés ou à l’expression exagérée, ce qui n’est pas sans rappeler l’esthétique expressionniste du cinéma muet allemand. Là réside le troisième et dernier atout du long métrage : ses effets spéciaux impressionnants et répugnants. Les dialogues n’ont donc aucune utilité, sinon celle d’occuper le spectateur entre deux déferlements de gore des plus réussis. Dommage qu’ils occupent un temps aussi long à l’écran – comme c’est souvent le cas dans les productions de Charles Band –, à l’origine d’un rythme en dents de scie qui brise l’immersion du spectateur.
Une curiosité qui atteste le savoir-faire de Renny Harlin en matière de cinéma d’action.