Prisonnière du vice par Alligator
juil 2010:
Je ne connaissais pas Akira Kato et ce film là m'intrigue. Je me sens chien de chasse, en arrêt devant le gibier potentiel. Par bien des aspects la réalisation de Kato inspire un certain respect. L'histoire en elle même m'a presque ennuyé. C'est sans aucun doute deux faits majeurs qui expliquent ce léger désintérêt. D'abord j'ai quelques difficultés à entrevoir la légitimité d'habiller l'histoire du genre érotique. J'entends par là que l'érotisation de cette histoire n'était pas nécessaire et à partir de là les scènes de cul -assez soft, m'enfin tout est relatif- paraissent fausses et pour tout dire quelque fois même ennuyeuses.
D'autre part le scénario combinant flash-backs et cours naturel de l'histoire avec de trop nombreuses ellipses finit par être presque illisible pour un oeil peu habitué à voir ces comédiens, ce qui est un peu mon cas. J'ai été parfois assez paumé.
C'est donc bien la mise en image qui m'a donné beaucoup de plaisir. Un cinémascope encadre une image aux couleurs très douces et parfois sombres. Les plans semblent très classiques. On sent pourtant que Kato fait un boulot énorme pour faire coïncider ce classicisme de façade à un imagerie plus picturale : une sorte de mariage étrange entre Naruse et Ishii.
Le drame d'une femme rongée par un sentiment de culpabilité et le désir inavouable d'être soumise relève du même postulat, du même paradoxe entre confort de l'académisme et impudeur de la transgression. Le résultat est visuellement très bien filmé. Mais on pourrait souligner également le soin apporté à l'habillage sonore avec ce soucis du détail dont les crissements des cordes viennent témoigner.
Chez les comédiens, Naomi Tani se révèle une actrice très sobre et efficace. Et sa jolie plastique ne gâche rien bien entendu. A ses côtés, Terumi Azuma parait presque trop dans l'ombre pour marquer véritablement les esprits. Les autres comédiens font le boulot sans pour autant faire forte impression non plus il est vrai.
Comme je disais plus haut, le film apparait comme une belle promesse. Je retiens le nom d'Akira Kato.