Mindhunters procède par un formidable esprit de synthèse à un inventaire des obsessions télévisuelles des années 2000.
C'est un polar, sur le modèle des Dix Petits Nègres ( ou Indiens, selon la date de parution... ) d'Agatha Christie dans lequel les personnages sont en proie au doute ( contrairement aux années 80 ou les séries télé américaines faisaient la part belle aux héros à qui on ne la fait pas... ). Un doute qui ne concerne pas que l'identité du meurtrier, ça tout le monde peut le faire... Mais ils doutent d'eux mêmes. Suis-je capable de faire ça ? Vais-je vaincre mon traumatisme ? etc... Ensuite, ils disposent d'une technologie de ouf', qui est filmée de manière elliptique, quasi-clipesque, mais la victoire finale se fait par l'intellect. Renny a même été jusqu'à aller dégoter l'héroïne de Cold Case !
Bref, toute une suite de caractéristiques qui seraient de l'ordre de la figure imposée s'il ne mettait pas tout son art au service du spectateur. Car en effet, du numéro d'équilibriste qui consiste à nous donner du plaisir tout en nous perdant, Renny en sort vainqueur ! Oui j'adore cette scène ou LL Cool J tire dans le mur pour fabriquer des prises. Les morts sont toutes super-graphiques ! La confrontation sous-marine finale est proprement bluffante ! Le rythme du film est ultra-précis, et le méchant n'a pas "MECHANT" tatoué sur son front dès les premières secondes ( contrairement à Cleaner , qui de par ce fait marche carrément moins. )