Petite merveille de film.
Une envolée hors du quotidien, de la morosité, de la platitude. Jack Nicholson sur la route de la gloire depuis Easy Rider (1969) et bientôt consacré par Vol au dessus d'un nid de coucou (il sortira quelques mois après) incarne parfaitement ce rôle d'homme sans grande conviction, qui ne trouve pas de bonheur dans le quotidien sans éclat.
A la manière de Pierrot le fou, le film est sans cesse en mouvement (Nicholson faisant l'oiseau au dessus de Barcelone; la sequence où Maria Schneider tourne le dos à la route), et semble accélérer au fur et à mesure. La vie de David Locke se déroule comme un rouleau de parchemin vide sur les 3/4 puis rempli de toute part sur la fin.
Le film est également une réflexion sur la place de l'homme dans la société (dixit Antonioni), l'accomplissement par le travail, les convictions (l'interview du dictateur, la vente d'armes à des groupes rebelles), les relations hommes femmes, le journalisme (le changement d'identité peut en être la forme ultime).
Bref, chef d'oeuvre quoi.