Project Almanac, s'il reste un divertissement plaisant avec des moments de tension assez immersifs, un concept accrocheur, des acteurs irréprochables et une esthétique et des effets spéciaux bien foutus, se casse tout de même la gueule sur certains points.


En effet, le film est plombé par une réalisation et un montage absolument chaotiques. La faute à quoi ? Eh bien au genre du found footage, dans lequel s'inscrit ce film sans y avoir compris grand chose. Pour les deux-trois qui n'auraient pas écouté au fond de la classe (dont fait apparemment partie Dean Israelite, le réal' de ce film), le found footage, ça consiste pour un film à simuler qu'il s'agit de bandes vidéos amateurs retrouvées et mises bout à bout, le tout afin de faire croire que tout cela s'est réellement passé, ce qui était au centre de la promo du Projet Blairwitch, premier du genre. Et je dis bien "des bandes vidéos amateurs mises bout à bout", ce que ne semble pas comprendre le film. En effet, Projet Almanac se tire une balle dans le pied en étant un found footage, alors qu'il passe son temps à ne pas respecter cela. En effet, ici, on n'a absolument pas de simples vidéos amateurs mises bout à bout. Le film passe son temps à faire des cuts, du montage alterné, des effets de slow motion, à mettre des musiques off et à prendre des angles de caméra tout simplement irréalisables par les protagonistes. L'exemple le plus frappant est la scène du concert, où la caméra survole la foule, ce que ne peuvent techniquement pas filmer les personnages, où la musique est extra-diégétique, et où le film alterne sans cesse entre différents moments de la fête, alors que n'importe qui ayant compris le genre du found footage aurait illustré ce concert avec moins d'une dizaine de vidéos où la caméra tournerait sans s'arrêter pendant plusieurs minutes, sans tous ces cuts dénués de sens. Et puis le film est en plus tourné en format scope, alors que les caméras amateurs et les portables filment en 16:9. Fail. En fait, ce film aurait dû être filmé avec une caméra "normale", extérieure à l'action. C'est certainement le plus gros défaut du film. D'ailleurs, cela crée même une incohérence dans une scène majeure de l’œuvre, où la déclaration d'amour entre deux personnages est montrée alors que je ne vois pas qui aurait pu la filmer et comment cette vidéo aurait été seulement trouvable.


Après, en dehors de cela, le film a des incohérences scénaristiques, comme la fin, où (j'essaie de ne pas spoiler),un personnage ayant créé un paradoxe temporel en détruisant quelque chose, disparait de cette temporalité mais pas la caméra qu'il a emmené avec lui, alors que tous deux auraient dû disparaître de cette temporalité. Ok, les paradoxes temporels c'est une science (extrêmement) inexacte, mais il faut rester un peu logique.


Sur ce, ciao ;)

Naskor
5
Écrit par

Créée

le 28 févr. 2015

Critique lue 678 fois

1 j'aime

Naskor

Écrit par

Critique lue 678 fois

1

D'autres avis sur Projet Almanac

Projet Almanac
Gand-Alf
2

Back to the Jerks.

Histoire de surfer sur les succès respectifs de Project X et de Chronicle, tout deux tourné par le biais du found footage, Platinium Dunes et MTV Films décident de mettre en chantier cette variation...

le 2 juin 2016

14 j'aime

Projet Almanac
sebastiendecocq
5

Un divertissement sans prétention ni ambition

Un temps considéré comme un genre en pleine expansion dans le cinéma, le found footage s’est peu à peu effacé de l’inconscient collectif, ne laissant que les films d’horreur (Paranormal Activity et...

le 25 févr. 2015

13 j'aime

1

Projet Almanac
Behind_the_Mask
6

A matter of time

ATTENTION SPOILERS Difficile d'émettre une opinion tranchée sur ce Projet Almanac. En m'asseyant dans le confortable fauteuil capitonné rouge de ma salle de cinéma, je n'attendais rien et ne savais...

le 21 mars 2015

11 j'aime

5

Du même critique

Le Tombeau des lucioles
Naskor
9

Valar Morghulis

Takahata qui explique la guerre aux enfants. Qui rend tous ses symbolismes incroyablement clairs. Déjà par la quantité de plans mettant un point d'honneur à montrer le ciel, autant dans sa beauté...

le 1 oct. 2016

7 j'aime

4

La Vallée d'émeraude
Naskor
7

Orage ô désespoir

(Légers spoils) Le film démarre sur les chapeaux de roue. Ambiance sombre, graphisme très sympathique, arrachage d'oreille avec giclée de sang... Une sorte d'anti-Disney, quoi. Cette scène, si elle...

le 21 juin 2016

6 j'aime

2