Projet Cartel : Mexique, le silence ou la mort par Christine Deschamps

Vous avez besoin de vous réconcilier avec le journalisme, trainé plus bas que terre par les chaînes sensationnalistes ? Ce documentaire est pour vous. Vous pensez que consommer un peu de drogue de manière récréative n'a pas grande incidence sur l'état du monde ? Cette critique va vous faire de la peine, passez votre chemin... Maintenant que vous voilà prévenus, passons aux choses sérieuses. Regina Martinez, une journaliste mexicaine courageuse et intègre, est retrouvée étranglée dans sa salle de bain. Son pays est le plus dangereux au monde pour les gens qui exercent sa profession, devant la Syrie. Une affaire de plus qui aurait pu n'être qu'une affaire parmi tant d'autres, mais qui s'est révélée être l'affaire de trop quand les autorités ont conclu à un cambriolage qui avait mal tourné. Du pur foutage de gueule, et des journalistes du monde entier se sont sentis insultés. Du coup, ils ont décidé de reprendre le flambeau et de mener l'enquête en cours de leur défunte collègue à terme. Sans révéler la fin de ce film palpitant, je peux quand même revenir sur l'inconscience des consommateurs, à défaut de pouvoir espérer culpabiliser les trafiquants. Inutile de revenir sur l'odieuse violence dans laquelle ceux-ci se vautrent, ni sur la complicité parfois goguenarde de policiers ou de politiciens véreux... je peine à croire en leur capacité de rédemption. Mais ici, de ce côté du monde, comme n'importe quel consommateur de n'importe quel produit, l'européen moyen peut certainement comprendre sans trop d'effort l'impact que ses petites habitudes quotidiennes a sur le reste de la population de cette toute petite planète... L'Europe est l'un des eldorados des trafiquants. Peut-être bien que certaines personnes peuvent voir dans les stupéfiants leur seule manière de rester en vie, dans un monde qui leur semble trop hostile. Mais la violence exercée sur les populations diminuerait déjà considérablement si plus personne ne consommait de drogue par conformisme, goût du risque ou simple envie de se divertir. Là-dessus, on peut certainement agir, à défaut de faire respecter les lois aux fabricants d'armes, eux aussi perdus pour la cause... Enfin, j'ai besoin d'y croire un peu. Bref, un documentaire nécessaire mais probablement pas suffisant, qui donne envie de lever son chapeau devant les professionnels courageux et incorruptibles et de coller des tartes aux inconscients égocentriques et infantiles qui revendiquent une liberté mortifère pour d'autres.

Créée

le 19 mai 2021

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