Quand je lance un film qui à cette réputation en dernière partie de soirée, c’est qu’à priori je suis enclin à à me prendre une vague gorasse qui ferait plus appel au sensoriel qu’à l’intellect. Du bisseux crapoteux, ça me va, tant qu’il y a un minimum de passion derrière le projet. Terrifier 2 était à ce titre édifiant tant il ne racontait rien, mais le faisait avec un sadisme visuel qui ne pouvait que interloquer.
Donc je démarre Projet Wolf Hunting et passe sur le scénario prétexte, les personnages caricaturaux, et les décors sans âme. Envoyez la bidoche, on va voir ce que vous avez dans le ventre. Et ça démarre, ça verse des baignoires de sang à chaque découpage, écrasage ou criblage. Bon, envoie le bousin, ta mise en bouche est pour le moment un peu fade dans sa présentation. Surgit l’expérience nippone, monstre au design douteux qui n'est là que pour rappeler que la Corée toujours une dent contre le Japon, et rebelotte : ça écrase, ça découpe et ça crible. Cette séquence m’a fait lâcher le morceau. En cinq minutes, le termi-nase-tor exécute une dizaine de gus, et pas une mise à mort ne diffère de la précédente. Il y a un hic. Un avertissement que l’heure de métrage qui reste ne va pas me proposer autre chose que cette violence sans panache. Une répétition ad nauseam du même schéma, du même massacre, sans jamais un plan, un son, un cut, qui ne vienne troubler le rythme plan-plan qu’on vient d’instaurer.
Je ne t’attendais pas sur ton sens profond, ton interprétation ou ta richesse narrative, film. Tu avais une seule mission, celle d’aller dans l'exubérance esthétique, de me proposer une boucherie qui me fasse remettre en question mon appétence pour un cinéma d’horreur radical. Mais non, là j’ai juste l’impression de travailler à la chaîne dans un abattoir.