Pour son premier essai dans le monde du septième art, Nima Nourizadeh se lance caméra au poing dans le monde du Teen-Movie produit par Todd Phillips, Monsieur Very Bad Trip, lui même. Parce qu'un spectateur averti en vaut deux, on se trouve bien ici dans le cinéma de divertissement, et pas n'importe lequel. Drogue, alcool, strings et plans nichons sont de la « Party ». Inspiré de faits réels il faut partir du constat qu'à Pasadena les filles moches ça n'existe pas ou en tout cas pas dans une soirée organisé par Thomas, Costa et JB. A la manière d'un « Super Grave » on suit les aventures du trio qui va devoir survivre à cette nuit, cette nuit qui vous excite, vous terrifie, et que vous n'êtes pas prêt d'oublier. Ah si oubliez « La Boom » et laissez vous emporter par la soirée de votre vie, un peu comme si vous y étiez, parce que ce n'est pas près de chez vous que ça risque d'arriver.
A la manière d'un « Chronicle » on suit les préparations de la fête en vue subjective, sorte de film souvenir tourné par le quatrième pote de la bande. Tout comme pour « Chronicle », ce procédé qui n'a rien de novateur, évoluera lui aussi au fil des heures passant du caméscope, à l'appareil photo et à l'Iphone des teufeurs de plus en plus nombreux. Contrairement à un « American Pie » où la principale préoccupation restait le dépucelage de la bande, ici il s'agira de reconnaissance. La peur de Thomas : (considéré comme loser même par son père) que sa soirée soit complètement loupée et que personne ne pointe le bout de son nez. Et c'est bien là que réside tout l'intérêt de cette débauche, outre cette légèreté relativement scandaleuse de chaque activité pratiqué lors de cette nuit, au fur et à mesure les invités vont passer des cinquante prévus à plus de deux mille fraîchement débarqués. Si la pauvreté du scénario est flagrante et que le film ne choque finalement jamais, on se laisse facilement malgré nous emporter au son du flow tonitruant de la BO qui appuie chaque scène plus délirante les unes que les autres. Si Thomas accorde moins d'importance au coup qu'il pourrait tirer, qu'aux limites qu'il devrait imposer à ses convives sans jamais y arriver, tout comme lui on se laisse complètement déborder par la tournure démente que prennent les événements. Crescendo au fil des minutes et de manière exponentielle on s'inquiète pour chaque nouvelle catastrophe pour finalement durant les trente dernières minutes, comme Thomas, complètement lâcher prise, et assister du toit de la maison dans un moment d'apothéose totale la réussite de cette soirée. Sorte de compte à rebours, jusqu'au final des plus fous, atteignant son paroxysme la fête se transforme en émeute, en sorte de guerre civile des quartiers, ce qui attise notre curiosité et nous fait nous demander : « Mais comment en sont-ils arrivés là ! A quel moment tout à basculé ? »
Certes blindé de défauts sans jamais aller jusqu'au fond des choses, sans jamais choquer comme « Les Lois De L'attraction », « Projet X » jamais moralisateur n'essaie en aucun cas de se justifier. Un nouveau réalisateur, de nouveaux acteurs, pour un film ultime d'une génération nouvelle. Une génération qui à soif de reconnaissance sociale où le sexe n'est plus un aboutissement. Une nouvelle génération qui ressent le besoin de se filmer et d'appartenir à quelque chose de grand, de laisser à sa manière une trace dans l'histoire. Évidemment certains vomiront leur bile et ressortiront de la salle avec une gueule de bois pas possible. D'autres apprécieront sans une certaine nostalgie l'authenticité de cette nuit inoubliable.