Dernière création pour ce réalisateur français, d'une courte carrière qu'il débuta dans le cinéma de fesses, films dont il est au passage, un peu à la manière d'un David Lynch, à chaque fois le scénariste. Le talent en moins, le ridicule en plus, Bernard Launois nous livre ici un scénario des plus ahurissant, perché aux confins du soporifique et de l'hallucinogène. Tout commence par une scène d'ouverture invraisemblable qui vous arrache forcément un fou-rire suivi d'un « What the fuck ». En plein après-midi, ce qui parait être un zombie nazi surgit d'une tente dans un grognement plus agaçant qu'effrayant, se prend les pieds involontairement dans les
câbles de la toile, dévoilant les cadavres de deux pauvres campeurs innocents. Le monstre au masque complètement loupé semble errer dans la forêt à la recherche de victimes. Au même moment un couple crève un pneu sur une nationale de Normandie et l'héroïne blonde fait la rencontre d'un chat maudit. Le couple se réfugie dans un château tenu par un aubergiste qui leur explique qu'il y a fort longtemps un bateau anglais de retour d'Égypte a fait naufrage sur les côtes normandes. Les lieux serait alors hantés par un cheval du diable. Sans oublier le Serial-Killer nazi du départ qui vit en fait avec sa mère dans un cimetière et qui part réveiller une antique momie. L'intrigue des plus simples et cohérentes sera divisée en deux parties, celle de l'aubergiste passant la nuit à tenter d'abattre ce cheval du diable, et l'héroïne confrontée à la momie, au tueur zombie nazi et à sa mère. Pour compléter le tableau, la momie ressuscitera la sœur jumelle brune de l'héroïne blonde qui serait en fait la fille de la mère du zombie nazi ?

Que dire des acteurs amateurs qui jouent comme des patates, qui récitent leur texte sans aucune conviction, qui se prennent les pieds dans les décors, ou les branches des arbres dans la figure. « Leur texte » au singulier puisque les dialogues se résument aux cris détestables de l'héroïne, au hennissement très rapidement insupportables du cheval du diable, ou aux grognements sans fin de Pascal Simon étouffés par son masque de monstre nazi. Des acteurs qui n'en finissent pas de mourir, passant par toutes les mimiques possibles. Bernard Launois lui même, dans une interview bonus, descend son acteur principal Marcel Portier qui ne pouvait apparemment pas faire deux choses à la fois comme tirer et réciter son texte en même temps. Tentative maladroite de faire un film d'horreur made in France, ou plutôt made in Normandie avec ses abus de paysages en boucle. Peut-on encore parler de maladresse face à ses effets spéciaux, très spéciaux, dont le réalisateur semble être fier.

Entre fascination et désespoir la réalisation est d'une lenteur peu commune. Chaque scène est d'une longueur époustouflante. Bernard Launois s'emploie sans vergogne à faire durer éternellement chaque plan afin de gagner du métrage. Il en vient même à récupérer plusieurs fois la même séquence mis bout-à-bout qui s'éternise du coup inexorablement. Malgré tout le film dure à peine plus d'une heure, une heure où finalement le rire se transforme en ennuie. Pas de doute, nous sommes bien là face à l'un des pires Nanard ayant jamais vu le jour. Pire ou meilleur ? Enfin bref comme qui dirait : « Le pire n'est de toute façon jamais décevant ».
Azzurri17
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le 10 mai 2012

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