Un film qui tient sa Promesse ?
Dans la grande série des films à chroniquer depuis longtemps, je vous présente aujourd’hui ce film de 2005 intitulé « Lupaus » en langue originale et « Promesse » dans la langue de Molière.
Il s’agit, feignez la surprise je vous prie, d’un film traitant de la seconde guerre mondiale et s’intéressant à un pays trop peu évoqué, la Finlande. Bon d’accord, vous avez déjà lu les précédentes chroniques, je ne vais pas tenter de vous tromper.
Un peu long à se mettre en place mais prenant peu à peu une bonne vitesse de croisière, ce film traite des guerres d’hiver et de continuation par le biais de trois jeunes femmes qui vont servir au cours des conflits dans le corps des Lotta, un corps annexe entièrement féminin à vocation paramilitaire. Ces dernières vont devoir au fur et à mesure de la guerre occuper de nombreuses tâches telles que responsable du nettoyage des corps de soldats tombés au front, surveiller les évolutions aériennes des flottes de chasseurs et bombardiers ennemis, s’occuper des chevaux fort nombreux au sein de l’armée finlandaise peu motorisée et enfin diriger et protéger, les armes à la main, les défenses antiaériennes du pays et notamment les projecteurs terrestres utilisés lors de la recherche des appareils ennemis de nuit.
A part quelques poncifs, comme le ralenti lors du décès de chaque protagoniste un peu connu ou la multiplication des amourettes parfois peu palpitantes entre les Lottas et des soldats au front, le film est bien réalisé, plaisant à regarder, avec comme toujours les beaux paysages de Finlande et les scènes de combats bien reconstituées avec uniformes et armes d’époque.
La vie de ces auxiliaires féminines ne sera pas de tout repos. Entre les bombardements, les tentatives de viol, la capture par l’ennemi ou l’abandon de son domicile face à l’avancée adverse, rien ne les épargnera vraiment. Le film met notamment l’accent sur le fait que vers la fin de la guerre de Continuation, la Finlande était proprement saignée à blanc au niveau des effectifs et hommes restant et montre bien que peu à peu les femmes ont du assurer des activités plus dangereuses et proches du front.
La protagoniste principale est agréable à l’œil et joue correctement. Le destin de cette famille et de la population pendant la guerre est bien restitué. Suprême affront, la paix signée avec les soviétiques à la fin des deux conflits se traduira à chaque fois par l’abandon par la Finlande de portion de son territoire forçant des milliers de personnes à l’exode en de long convois.
Un film sympathique à voir et rendant hommage au corps des Lottas, corps qui sera d’ailleurs démantelé à la fin de la guerre sur ordre des soviétiques qui craignaient qu’en cas de nouveaux conflits les femmes finlandaises ne jouent un rôle de premier plan dans la résistance à l’envahisseur comme elle l’avait déjà fait avec brio.