Au plus près de son étoile
Toujours placée au plus près de l’humain, la caméra d’Alice Winocour ne quitte pas une seconde son duo de tête, et là où la déchirure tragique occupe d’ordinaire une scène ou deux aux effets...
le 27 nov. 2019
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Si Ad Astra, sorti la même année, utilisait le voyage spatial comme métaphore pour une odyssée intime à l'intérieur des névroses héritées de la famille, Proxima l'utilise comme séparation absolue d'avec le reste de l'humanité et donc d'avec la famille, longue et sans communication possible. C'est le coeur du sujet, et ce qui permet à Alice Winocour de montrer l'amour d'une mère sur le départ pour sa fille, sans cesse sur la ligne de crête entre inquiétude et consolation, et qui donne les plus belles scènes du film.
Déjà assez riche par la description de cette relation, et la séparation déchirante à venir, le film utilise également le voyage spatial comme le voyage d'aventurier viril par excellence, demandant des ingénieurs à la (très) bonne condition physique, et donc paradigme de la misogynie. Sarah n'est pas seulement dévalorisée d'emblée, elle est aussi constamment remise en question, là où ses coéquipiers sont sans cesse encouragés. C'est ce qui fait également la force du film, mais de façon plus souterraine : si les chevaux courant dans la plaine à la fin emportent tout, ce n'est pas seulement parce qu'ils semblent partir sereinement en voyage, comme la mère qui vient de dire au revoir à sa fille, mais aussi parce qu'ils sont libres, comme cette femme qui refuse le choix que la société lui impose, son travail ou sa fille.
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Créée
le 20 janv. 2021
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