Des choses gentilles à dire sur ce film :
Côté glop, Psycho Beach Party a un côté inattendu et rafraichissant, le surf et les chemises hawaïennes sans doute, côté moins glop, Psycho Beach Party, ça tourne malheureusement un peu en rond... Unique ou presque réalisation de Robert Lee King, le film s’inscrit dans la vague néo slasher mais pas que : on y retrouve aussi l’esprit, comme la locution beach party du titre l’indique, des films de plage de l’AIP (on est dedans dès le générique tout en bikini, en danse lascive et en rock à papy ensoleillé), mais aussi un petit quelque chose tiré de John Waters... en moins ravageur et moins outrancier toutefois.
Quelque chose qu’on doit à Charles Busch, homme de théâtre et drag queen, scénariste du film, visiblement adapté d’une de ses pièces. Il y interprète du reste le capitaine Monica Stark qui est chargée d’enquêter sur la série de meurtres qui nuit à la quiétude du petit bout de littoral californien qu’on arpente en parallèle en compagnie d’un groupe de surfers coolos menés par le gourou Kanaka (Thomas Gibson) qui intègrent la sémillante Florence « Chicklet » Forrest (Lauren Ambrose) qui a la particularité d’être aussi schizophrène.
C’est fait sans gros de budget mais avec audace, l’un alimentant l’autre à l’image de ces séquences de glisse au cours desquelles se succèdent les acteurs (dont Thomas Gibson qui roule des abdos et agite ses sourcils en rythme... cette image restera gravée dans ma mémoire jusqu’à la fin de mes jours) filmés en plan américain devant un fond que personne ne cherche à dissimuler. C’est con mais ça fonctionne, tant que ça devient pas trop redondant. Après, si dans Psycho Beach Party, le kitch est totalement assumé... ça semble aussi être le cas des défauts involontaires du film qui bizarrement renforcent son identité autre et foutraque.
Sur le fond, Charles Busch mêle allègrement sexualité débridée, autant du moins que peu le permettre un film tout public ou presque, humour un peu SM, délires névrotiques qui ne sont pas sans rappeler la dictature de la beauté d’Action mutante... le tout en se permettant de faire d’une fille en fauteuil roulant une jolie peste de sitcom... Après tout, l’humanité étant ce qu’elle est, l’homme valide n’a pas le monopole de la méchanceté crasse.
Gros délire empli de sincérité, Psycho Beach Party affiche la volonté de marcher sur les traces de John Waters sans réussir à lui emboîter le pas par manque d’outrance et de souffle. Toutefois, Charles Busch et Robert Lee King ont réussi à lui insuffler suffisamment d’identité et d’âme pour que ce manque de hargne malicieuse ne soit finalement handicapant. Psycho Beach Party aurait pu être plus... mais il est et c’est déjà pas mal.
Hum... ce film ne compte assez d'ingrédients pour jouer au bingo avec une grille de 36 cases, mais voilà quand-même les 28 ingrédients repérés
Personnage > Agissement
Bagarre > Pète une bouteille contre un coin de table pour s’en faire une arme – Bagarre > Coup dans les couilles (ouch !) – Drama Queen / King > S’enfuit en courant après un choc émotionnel
Personnage > Citation
Menace > « Ne le/la/me touchez pas ! »
Personnage > Héros ou héroïne
Fibre héroïque > Sauve une femme en détresse, ou un enfant inconscient
Personnage > Interprétation
Lunettes > Abaisse ses lunettes de soleil pour mieux voir
Réalisation
Habillage > Placement de produits – Mise en scène > L’unique rayon lumineux de la scène éclaire les yeux du personnage – Pile-poil > Les sirènes se font entendre au moment opportun – Rêves ou souvenirs introduits par un effet de distorsion ou encadrés par des contours flous
Réalisation > Audio
Bruit exagéré > Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps – Musique > Saxophone sexy
Réalisation > Surprise !
Faux suspense ! – Faux suspense > Film dans le film – Faux suspense > Ouf c’est juste un ami qui fait une blague ! – Sous le coup de la surprise > échappe/renverse son verre
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Calembour – En fait des caisses (personnage) – Interprétation > Se cache/ferme les yeux devant une chute, un accident, une maladresse, etc. – Pipi, caca, prout
Scénario > Dialogue
Philosophie ou psychologie de comptoir
Scénario > Ficelle scénaristique
C’était juste un rêve... – Vieille légende, racontar, fait divers transmise à un moment ou à un autre...
Scénario > Situation
Passion > Sous-entendu sexuel – Tension > Surenchère de rebondissements
Thème > Rejets, moqueries ou discriminations
Accents étrangers caricaturaux
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Objectification sexuelle > Tenues légères
Thème > Testostérone
Truc de mecs > Amitié virile
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais