(Micro Critique Flash à chaud)
Psychokinesis... Un métrage que j'attendais impatiemment (forcément, après Last train to Busan, le film soft de zombies qui avait fait sensation en 2016) sans trop savoir à quoi m'attendre (j'envisageais vaguement un Hancock plus subtil et plus complexe, avec une bonne dose de Chronicle pour ajouter du tourment au personnage principal), et qui n'a malheureusement tout de même pas répondu à toutes mes attentes (et y en avait beaucoup, d'où la redondance).
Un long métrage bien coréen, mais en même temps trop tourné vers le marché international, production Netflix oblige, ce qui le rend + superficiel, + précipité que ce que l'on aurait pu espérer.
suffit de voir l'évolution du personnage: à partir du moment où il découvre ses pouvoirs, il les maîtrise instantanément... Pas le temps de niaiser!
Le scénario du film est assez basique, il manque de profondeur et tombe assez vite, au-delà de la légèreté, dans la caricature... En quelques mots:
Un homme suite à un heureux hasard à la Jeeg Robot devient Hancock et fait un détour par le quartier pourri de Kung Fu Hustle pour y affronter le gang de la hache... Oui, c'est tout.
Les effets spéciaux ne rivalisent forcément pas avec ceux de Black Panther et, entendons-nous bien, ce n'est pas ce qu'on demandait à un film sud coréen, mais le problème, c'est qu'ils ne sont pas toujours spécialement judicieux ou bien exécutés, prenons pour exemple:
-Les objets en CGI que l'on fait se dandiner pour les doter de personnalité, de sentiments (FX interdits depuis Flubber selon la convention de Genève)
-Les mouvements de mains qui font tomber 30 gars sans que quoi que ce soit n'ait été ajouté numériquement à l'image (quand les mecs sont tirés par des câbles pour faire des bonds de 3 mètres, ça va, l'illusion fonctionne, mais quand ils tombent juste à la renverse, ça fait cheap, mouvement de caméra dynamique ou pas. Une petite déformation visuelle type "effet de chaleur" ou un ventilo/souffleur braqué sur les mecs pour donner une impression de bourrasque psychique n'aurait pas été de trop)
-Les passages où les FX ne collent pas TROP avec le jeu de l'acteur et où on ne ressent tout simplement pas que c'est le héros qui fait voler les trucs
-Les passages "héros tout numérique qui fait des bons de 30 mètres" à la Hancock ( qui sont au mieux du même niveau visuel que ceux du film de 2008) limite filmés en found footage et en contre-jour pour en cacher la misère.
Bref, j'm'attendais à pardonner un peu la forme (comprenez que je n'aurais pas tenu rigueur à Psychokinesis de ne pas avoir les mêmes FX et le même budget que les 6 Marvel qui sortent dans l'année) parce que le fond allait être original et profond... Sauf que le fond n'était pas vraiment là... Donc on en revient forcément à la forme... Décevant... Sympathique, mais décevant... On l'appelle Jeeg Robot, film fauché italien, était peut-être plus intéressant et plus pertinent dans sa réinterprétation du mythe du super héros.
Un film qui ne marquera certainement pas l'histoire du cinéma Sud Coréen (ni de Netflix), mais ne soyons pas non plus hypocrites: il faut tout de même reconnaître que la photographie de ce Psychokinesis est assez soignée, la base pour un film de la péninsule.