Le monde du porno m'intéresse. Depuis toujours, j'entends un peu partout que c'est le mal, que ceux qui en font ou qui en regardent sont des êtres abjects, méchants, à la libido déchaînée. C'est justement pour ces connotations et à prioris j'essaie de mieux comprendre cet univers. Ainsi, grâce à tout ce que j'ai pu voir jusqu'à maintenant, je commence à me faire une opinion différente de ce qu'est la vie d'un(e) acteur(-trice) porno en dehors des plateaux de tournage. Cela peut paraître naïf de ma part, mais, par exemple, je n'imaginais pas que certaines personnes dans ce domaine puissent avoir terminé leurs études avec un master en biologie, ou qu'ils puissent simplement être issus d'une famille sans problème.

L'auteur ne suit ici que 3 pornstars dans le milieu du bondage ; son objectif est clairement de nous montrer que ces gens sont comme tout le monde, qu'ils ont une vie, une maison, des soucis domestiques, des factures à payer, qu'ils ne sont pas plus pervers que nous, qu'ils ont une vie sociale hors du boulot. Les intervenants choisis sont intelligents et lucides, ce qui aide à légitimiser leur parole ; ils ont des choses à dire et l'expriment très bien. Malheureusement, le lien entre eux est assez faible (juste le bondage), c equi peut donner un aspect décousu à l'ensemble. L'avantage de cette structure, c'est d'avoir droit à trois portraits fort différents : une mère de famille, une artiste, une actrice impliquée dans un procès.

La mise en scène est ce qui déçoit le plus ; l'auteur se contente de filmer les interviews, de glisser quelques extraits de tournage ou bien quelques images à la maison entre deux. Ce n'est pas très fouillé. Ce qui agace le plus, c'est l'utilisation constante d'une musique triste... c'est absurde car le propos émis par les intervenants n'est clairement pas misérabiliste, alors pourquoi s'encombrer d'un score aussi larmoyant ?

Bref, un documentaire intéressant pour son discours et pour les intervenants, mais qui aurait pu être poussé plus loin ; de plus, la mise en scène est trop plate.
Fatpooper
6
Écrit par

Créée

le 13 nov. 2014

Critique lue 684 fois

2 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 684 fois

2

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

122 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

110 j'aime

55