Rébellion aurait mieux vécu sans le "madoka magica" qui l'oblige à se suicider en milieu de film. On est alors submergé d'explications scientifiques/magiques floues destinées à suturer ce 3ème film aux deux premiers. S'ensuit un twist bâclé totalement incohérent avec les 2 premiers films. Oui, ce troisième film écrase les deux premiers. Il les rend anecdotiques car dénués de conséquences dans le déroulement de ce 3ème film. Aussi, toujours en milieu de film, le personnage d'Homura change subitement et brutalement, sans véritable logique ou cheminement et surtout sans que cela soit cohérent avec la Homura des deux premiers films.
Le problème est bien que Rébellion ne respecte pas l'univers de Madoka Magica voire la simple logique. Je donne deux exemples (attention SPOIL) qui pour moi sont aussi rédhibitoires l'un que l'autre :
1/ Dans les deux premiers films, un univers est installé : de jeunes filles deviennent mahou shoujou contre un voeu. Dans Rébellion, Homura obtient subitement le pouvoir de changer tout l'univers. Elle n'a pas fait de voeu, elle l'a simplement voulu. Comme Deus ex machina, on peut difficilement faire pire.
2/ Dans les deux premiers films, Homura essaie désespérément de sauver Madoka d'un destin tragique. Elle est distante et froide au début puis montre petit à petit ses sentiments. Elle aime profondément Madoka et la protège. Dans Rébellion, elle décide que y'en a marre et enferme Madoka dans le monde qu'elle a créé, comme Yuno Gasai dans Mirai Nikki. Elle va même jusqu'à priver Madoka d'une partie de sa conscience pour l'empêcher de se rebeller (un genre de camisole mentale, ou de trépanation). Homura est donc devenu une yandere, l'une des pires. Si encore c'était amené par la narration, ça passerait (et encore, un seul film ne suffirait sans doute pas). Mais non, Rébellion ne le fait pas. La cerise sur le gâteau : Homura envoie bouler Kyubey en lui disant qu'il ne peut pas comprendre sa décision parce que c'est de l'amour ! Donc séquestrer c'est de l'amour ? Du pur yandere.
Ces deux énormités arrivent quasiment en même temps. Le film n'y survit pas, il explose. Débarrassé de tout souci de cohérence, il agonise longtemps et envoie paître tout l'univers narratif qui faisait la beauté de Madoka Magica. Il est bon jusqu'à la moitié, tant qu'il essaie de brouiller les pistes, de nous faire oublier les deux premiers films. Puis il se vautre lamentablement en essayant de raccrocher les wagons.
Au niveau visuel et sonore, il parvient tout de même au niveau des 2 premiers films.