Je ne m'en lasse pas

Pulp Fiction, c'est un film vraiment unique. Qu'on aime ou pas, je pense qu'il marque tous ceux qui le regardent. Quentin Tarantino reprend quelques idées de son premier film Reservoir Dogs (dans certains plans, mais aussi dans la scène d'intro) en les incluant dans un film plus affirmé et décomplexé.

Pulp Fiction aurait pu durer 5 heures, ça n'aurait pas été perturbant. Le style choral se prête vraiment à l'histoire contée par Tarantino, et rythme le film malgré la longueur des dialogues, qui constitue d'ailleurs une de ses signatures. A chaque fois que je me lance dans Pulp Fiction, je me dis que j'en ai peu de souvenirs : le fait est qu'il y a en réalité peu de souvenirs à avoir, l'histoire prend son temps et la qualité des dialogues et des monologues est tellement fascinante qu'on ne s'en lasse pas.

C'est un film devenu incontournable, et inévitablement devenu culte. Son casting de premier choix (sûrement un des meilleurs de l'histoire du cinéma) comprend un Harvey Keitel classe, une Uma Thurman flamboyante qui finira de s'affirmer dans son rôle de Béatrice neuf ans plus tard, ainsi que le duo hilarant et savoureusement bavard que constituent John Travolta et Samuel L. Jackson. Et je n'ai pas tout cité.

Tarantino raconte en 1994 une histoire d'une manière originale, complètement nouvelle. Je pense d'ailleurs que le Sin City de Rodriguez se veut un enfant de Pulp Fiction, mais dans une ambiance plus sombre qu'il tient de la BD de laquelle il s'inspire.

J'ai eu l'idée de faire quelque chose que font les romanciers mais pas les réalisateurs : raconter trois histoires distinctes avec des personnages qui vont et viennent dans chacune d'entre elles mais dont l'importance diffère selon l'histoire.
Quentin Tarantino

L'ambiance de Pulp Fiction n'est quant à elle pas sombre, en raison de son aspect comédie omniprésent. Il s'agirait d'ailleurs d'une comédie noire, qui raconte les choses très violemment dans une authenticité et un laisser-aller qui me rappelle le Bonnie and Clyde d'Arthur Penn.

Avec en plus sa BO entrainante et son affiche qui est sûrement l'une des plus belles qui existent, Pulp Fiction est incontestablement une réussite à tous niveaux. Mais il représente avant tout l'affirmation du style de Tarantino, de son attrait pour la contre-culture. C'est un film qui ne pouvait que laisser présager du bon pour l'avenir.