En 1994 sort un des plus grands films de l'histoire, un des films les plus cultes des années 90, et surtout le film qui a propulsé un des meilleurs réalisateurs du cinéma : Quentin Tarantino. Ce dernier s'est déjà forgé un nom en 1992 avec son premier film RESERVOIR DOGS, mais c'est avec PULP FICTION que Tarantino est devenu une icone, un film qui a connu un succès phénoménal à sa sortit jusqu'à obtenir la palme d'or au festival de cannes.
Et cette "fiction pulpeuse" est un chef d'oeuvre.
Tarantino dans son cinéma exploite deux types d'histoire, le premier est une histoire chorale regroupant plusieurs personnages, l'autre est une histoire centrée sur un personnage qui a une mythologie développée, ce qui est le cas de KILL BILL et de DJANGO UNCHAINED. Et PULP FICTION fait partit de la première catégorie.
Ce film raconte l'histoire de petits malfrats à Los Angeles qui vont vivre une odyssey sanglante et burlesque à travers plusieurs intrigues qui entremêlement, avec trois protagonistes principaux qui sont lié au patron Marsellus Wallace : les truands Jules Winnfield et Vincent Vega, et le boxeur Butch Coolidge.
Le scénario du film est excellent et la particularité de ce dernier, c'est que le tout se fait dans une narration non chronologique, avec une scène d'introduction qui rejoint la scène de l'épilogue (la scène du petit déjeuner) en plus de permettre de conclure le film de manière moins négatif pour les personnages (la fin du film aurait eu moins d'impact si le tout se déroulé dans l'ordre). Et c'est cette narration non linéaire qui fait le charme de PULP FICTION, ainsi que le charme des autres films de Tarantino car une partie de ces autres films reprennent ce style de narration. Et les intrigues sont excellentes, où les personnages sont menés dans des situations loufoques voire dangereuses, entre Jules et Vincent qui doivent ramener une mallette mais qui se retrouvent dans la merde à cause d'un mort dans la voiture ce qui les oblige d'engager rapidement un professionnel pour détruire les preuves de l'assassinat involontaire, Vincent qui doit accompagner la femme de Marsellus pour une soirée, soirée qui finit mal car Mia est victime d'overdose en consommant la drogue de Vincent, poussant ce dernier à lui planter une seringue d'adrénaline, ainsi que l'intrigue de Butch qui se retrouve poursuivit par Wallace après un combat truqué de boxe qui a mal fini. Les intrigues sont superbes et la force de l'histoire vient surtout de ses personnages charismatiques. On a Vincent Vega, le truand toxicomane à la gâchette facile, Jules Winnfield, un des personnages les plus marquants du cinéma de Tarantino, de par son charisme et surtout de par ses dialogues cultes dont sa fameuse citation de la bible qu'il utilise avant d'éliminer Brett, et pour donner un acte de rédemption au braqueur Ringo. Et on a le troisième protagoniste, Butch, qui lui aussi est excellent. Son histoire est excellente notamment avec la scène de flashback lors de son enfance où un capitaine ami de son père lui remet une montre qui a traversé les ages et qui a une part d'héritage importante dans sa famille, depuis la première guerre mondiale avec son arrière grand-père. On voit qu'il est obsédé par cette montre qui compte beaucoup pour lui, au point de mettre sa vie en danger en allant la récupérer. Puis les autres personnages sont excellents, que ce soit Mia, Marsellus Wallace, le capitaine Koons, "The Wolf"...
Et l'autre point important de ce film, c'est que la fiction est rattrapée par la réalité, et ce dans le traitement des gangster du film. Avant, les gangsters au cinéma étaient glorifiés. Ici, les gangsters ne sont représentés que comme des personnes proches ne n'importe quel types lambda, parlant de tout et n'importe quoi (les burgers dans les fast food), devant faire face aux difficultés quotidiennes (surtout à cause de l'assassinat de Marvin qui font que les deux protagonistes se retrouvent dans la merde), portant des shorts et des T-shirt (abandonnant leur costume à cause de l'affaire Bonnie) et qui ne sont pas glorifiés. L'exemple le plus frappant est la mort de Vincent Vega (dans une superbe scène de tension), qui finit par se faire éliminer de manière pathétique par Butch.
Après le film est une successions de scènes cultes avec la scène où Jules et Vincent s'incrustent au petit-déjeuner des escrocs ayant doublé Wallace, le braquage du café restaurant, la soirée entre Mia et Vincent au Jack Rabbit Slim's, une scène culte de par ce restaurant avec l'ambiance des années 50, avec des moments cultes comme Mia qui trace un rectangle avec ses doigts (parodié dans MISSION CLEOPATRE où César trace un triangle) ainsi que la participation des deux au concours de twist. Sans oublier aussi l'intense et violente scène où Mia fait une overdose où Vic doit lui injecter la seringue d'adrénaline, ainsi que les moments où Butch et Marsellus s'affrontent dans la rue, finissant dans la scène culte où les deux sont attachés à une chaise dans le sous-sol de la boutique de Maynard.
Et les dialogues sont géniaux, notamment avec Vincent et Jules qui parlent de tout et n'importe quoi, comme la différence de mode de vie entre les Etats Unis et l'Europe ou l'importance de l'épisode Pilote des séries télés.
Le tout avec une superbe réalisation de Tarantino, avec une mise en scène immersive et un superbe montage. Remarquons également des styles de mise en scène à l'ancienne notamment le fond en noir et blanc durant la scène en voiture la nuit avec Butch.
Et la bande original est exceptionnel et culte.
Un chef d'oeuvre culte qui a propulsé Tarantino dans l'histoire du cinéma, et qui a une place importante dans la culture populaire.

AurélienBoucher
10

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le 15 juin 2020

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