Pulsion
6.4
Pulsion

Court-métrage d'animation de Pedro Casavecchia (2019)

Un horreur à la beauté difficile à cerner

Le cinéma de genre est un cinéma extrêmement rare dans le cinéma d'animation, au point que certaines œuvres pour enfant avec des thématiques ayant rapport à halloween ou de très loin à du cinéma d'horreur, peuvent être considéré comme du cinéma de genre. Ce qui fait que la majeur parti des films catégorisés dans la catégorie "cinéma d'horreur en animation" est en grande parti composé des films ScoobyDoo, Casper, ou encore des films live pour enfant sur le thème d'Halloween... ou encore les film live Scoobydoo. La joie donc. Mais l'animation d'horreur ne se cantonne pas à ça, et c'est dans l'optique de redonner ses lettres de noblesse au cinéma de genre en animation qu'arrive Pedro Casavecchia avec son court métrage Pulsion, et vu que le film a brillé au festival d'Annecy, j'étais des plus intrigué. Résultat ?

Déjà il faut souligner le plus évident: c'est beau. Le réalisateur fourmille d'idée visuels pour rendre son film glauque et oppressant. On reprend la configuration des jeux épouvante à la Résident Evil avec une caméra statique dans un coin de pièce qui va filmer en grand angle l'action, à regarder de manière fixe en hauteur comme pour écraser les personnages. Toute l'animation en stop motion se fait sur des jouets en plastiques sur décors miniature, mais on ne cherche pas à créer un véritable monde. Chaque bâtiment, chaque lieu semble être détacher du reste du film afin de créer quelque chose de non linéaire. On peut reprocher le film le fait de ne pas créer un véritable monde car cela peut détacher du film en se disant que l'on rentre pas dans un monde bien définit mais plus dans des scénette dans des boites en carton, mais on ne cherche pas à avoir une action continue car l'histoire n'est pas continue, elle dure sur des années, des années où l'on voit le personnage principale sombrer. Vous l'aurez compris, nous sommes ici devant une proposition radical, voulant aller jusqu'au bout de son concept, et dans la forme ça marche. Mais comme toute proposition radical il y a des pour et des contres, et si longtemps j'étais partagé entre le pour et le contre, l'écriture m'a fait départager.

Je trouve le film peine de trop à faire ressentir des émotions à travers son écriture et que la majeur parti de ce qui déclenche la peur (ou même le dégoût par rapport à ce qui nous est mis sous les yeux) tient de trop sur des éléments purement esthétique et visuels, et non par rapport à son histoire, ce qui est assez décevant vu que l'on sent que le réalisateur enchainent les bonnes idées mais qu'il a du mal à les mettre en valeur. Si la scène de torture à base de purée marche parce que la fin fait extrêmement mal au cœur par rapport à la souffrance qu'endure le personnage principale, la chose en elle même est très vague et pas des plus simple à comprendre. La raison est que la relation entre la mère et le fils est trop complexe et pas assez clair. La mère torture son fils mais à part cette scène de la purée (qui est mis en scène comme un enfant qui n'a pas faim et qui est obligé de manger pour satisfaire sa mère) il n'y a pas de réel scène marquante où la mère torture son fils, et du coup on peut ne pas comprendre que la mère torture son fils, ce qui va lui faire réveiller des sentiments dangereux qui vont le pousser à faire des trucs pas des plus sympa par la suite. L'histoire est trop complexe par rapport au résultat qu'elle amène, et du coup on réfléchit de trop et on apprécie pas assez les effets apportés par le film. Au final c'est un film plus beau que réussit, dans le sens où si vous apprécier les films graphiques se reposant exclusivement sur la dureté de l'action, c'est un très beau film, très créatif, mais pour ce qui est de la clarté et de la compréhension, on peut très rapidement être lâché et être déçu face à une oeuvre qui galère à faire retranscrire l'histoire à travers l'action. Du coup bien tenté, très belle proposition, mais pour moi, même si c'est pas un échec complet, loin de là, je pense quand même que ce n'est pas une réussite.


11/20


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Youdidi
6
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le 24 mai 2020

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Youdidi

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