King Arnold.
En 1975, Arnold Schwarzenegger n'est pas encore la star du cinéma d'action que l'on connait. Hormis le haut de l'affiche du lamentable Hercule à New-York (qu'il préférerai oublier) et des petits...
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le 8 avr. 2015
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Faut de tout pour faire un monde. Des grands, des petits. Des gros, des maigres. Des gens enrobés qui deviennent Président normal. Des gens charpentés qui deviennent Gouverneur de Californie - t'as vu, c'est précis. La morale de Pumping Iron, c'est un peu ça. Et c'est d'ailleurs un Arnie aux dents longues en plus d'être espacées, prêt à en découdre histoire de crécher tout en haut de l'Olympe pour la sixième fois consécutive, qui l'assènera à l'aide d'une comparaison digne de nos plus grands philosophes.
Son amitié et rivalité avec Franco Columbu, sa vie d'expatrié et sa nouvelle vie aux USA, terre de toutes les promesses. Quelques petits instants de vie cocasses ou touchants. Des choses dites et démenties depuis aussi, on sent déjà les prémices du politicien en devenir. Celui qui deviendra Governator est un modèle dans le milieu du culturisme, modèle qu'un certain Lou Ferrigno, plus colossal encore que le Terminator et ses quasi 60 cm de tour de bras – mais moins bien défini comme on dit dans le milieu – tentera de détrôner. Seulement, voilà : quand le chêne gaine, il met tout le monde d'accord. Oh Oh Oh, regardez comme Hercule version Cannon est vert de voir le titre lui échapper au profit de celui de New York ! Pourtant, pendant un bon moment, le doute le jeune Lou fait régner. N'est pas l'Homme le mieux constitué de tous les temps qui veut. Celui qui interprétera Hulk une paire d'années après finira même troisième, derrière l'impressionnant Serge Nubret et ses pas loin de 40 printemps au compteur. On apprend tout de même des choses durant la petite heure et demie du docu, essentiellement du jargon et des informations sur la compétition. Mais il ne faut surtout pas s'attendre à quelque chose de très enrichissant, du point de vue historico-politique notamment, ce qui est fort dommage étant donné le setup (Afrique du Sud, 1975...). Une époque à laquelle on ne distinguait pas vraiment "shwarz" et "nigger"...
Après, avouons que ce rassemblement de bonhommes à orientation bicepsuelle qui passent leur temps à admirer leur corps respectif sur fond de musique jazzy porn 70's a de quoi faire sourire. Très rapidement, la sensation d'être devant une sorte de Cho Aniki - Le Documentaire. On s'attend presque à une réplique du genre: «Tu veux bien ramasser ce savon pendant que je t'enduis le corps d'huile ?». Toujours est-il que durant cette guerre des nerfs et face à Schwarzenegger choient ces grégaires. On peut être insensible devant ces êtres un brin sectaires, les considérer comme des bovins décérébrés en quête de l'impossible au mépris de leur santé, même. Sans doute. Il n'empêche que je reste véritablement admiratif devant une telle détermination, un tel mode de vie, une telle ligne de conduite, si droite. Vaille que vaille, et même face à l'impossible, les outsiders persévèrent, perdent sévère pour qu'un jour qui sait, l'un d'eux perce sévère. Le tout est agrémenté de vannes gentillettes, de la punchline un peu molle – et un peu beauf justement en mode «C'est ton flacon d'huile que je sens contre moi ou bien t'es content de me voir ?»
Bref, vous l'aurez compris, en fouillant sous une couche un peu grasse, il y a tout de même matière à trouver de l'intérêt pour ce Pumping Iron. Pour ceux qui ne feront pas cet effort en revanche, c'est sûr que quelques mots laids de gens bêtes contractés, trapèze pas bien lourd !
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Créée
le 6 déc. 2016
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