Not vraiment dead mais ça ne va pas aider

Ce documentaire devient vite détestable quand on voit le grand écart entre son titre et ce qu'il nous montre.

C'est super de voir la télévision publique s'intéresser à une contre-culture et surtout retracer son parcours en France, alors que c'est une contre-culture importée. On s'attend à la fois à apprendre plein de choses sur le mouvement et à découvrir la scène actuelle. Or le film ne se lance pas du tout là-dedans, alors même que c'est ce qui est annoncé dès le début.

On explique rien, c'est arrivé un peu comme ça, des marginaux étaient bel et bien vus comme des marginaux par les médias traditionnels (quels surprises) et la plupart d'entre eux est toujours en activité. Comme une évidence, on insiste beaucoup sur les Bérurier Noir et leurs contemporains, sans jamais vraiment expliquer les différences entre tous ces groupes, comment ils créent leur musique ou ce qu'ils ont apporté à la scène. Mais là on apprend des trucs vachement étonnants dont personne ne se doutait : Béatrice Dalle était Punk-compatible dès sa jeunesse et les Rita Mitsouko ont commencé dans un milieu underground. Je suis vraiment étonné et je ne m'y attendais pas du tout, c'est dingue vous trouvez pas ?

Malheureusement, quand la seule personne interrogée qui a moins de 50 ans est simplement une femme qui bosse aux archives de la BNF, il y a de quoi se dire qu'il est en train de mourir, le Punk en France. Et pourtant, je suis sûr que c'est faux, mais là ça m'a fait pitié de voir des types de 60 piges dans une salle minuscule demander en anglais à un auditoire très restreint et globalement de la même génération s'ils se sentent Punk. On a vraiment l'impression qu'on ne s'est rien approprié et que les gens qui représentent le Punk actuellement, ce sont les vieux de la vieille qui reprennent encore les Clash dans des bars alors qu'ils ont l'âge d'être à la retraite. C'est bien que des vieux soient engagés de nos jours, mais ce ne sont pas eux qui vont refaire le monde, seule la jeunesse peut s'en occuper et on ne la voit pas.

Pourtant, avec toute la vague Post-Punk qu'on se bouffe en Angleterre ou aux États-Unis ces dernières années, je suis persuadé qu'ils ont forcément fait des petits par chez nous et qu'il y avait moyen de présenter quelque chose d'actuel. De la même manière, montrer un ancien qui fait du jardinage parce qu'il se sent un peu écolo depuis un moment, c'est plus sage que de donner la parole aux chanteurs qui balancent des ACAB ou parlent de patriarcat entre deux morceaux en plein concert.

Ça partait d'une bonne intention et ça se vautre sans le vouloir dans un "C'était mieux avant" qui donne le cafard, en bref ce documentaire passe juste à côté de son sujet.