Onzième film de la saga Puppet Master, mais officiellement le 10ème (comme en atteste son X sur l’affiche) étant donné que le crossover Puppet Master vs Demonics Toys ne serait pas un opus qui comptait dans la numérotation officielle, Puppet Master X : Axis Rising reprend là où le dernier épisode s’était arrêté. La seule chose que j’espérais en me lançant là-dedans, c’est que ce soit meilleur que le précédent qui était, certes, en net progrès mais qui était quand même bien naze. Mais très vite, on déchante. Car le budget supplémentaire que Charles Band avait alloué à Puppet Master Axis of Evil afin de redonner un coup de boost à sa saga, il l’a semble-t-il raboté dans cet Axis Rising qui n’est clairement sauvé de la nullité absolue que par ses 20 dernières minutes qui viennent un tant soit peu nous sortir de l’ennui profond dans lequel la première heure nous avait mis. Ouais, non, Puppet Master X : Axis Rising, ce n’était vraiment pas terrible, mais je me console en me disant que je vois le bout de cette saga !
Déjà, la première chose qu’on constate, c’est que, alors que c’est vraiment la suite directe et qu’il commence pile là ou l’autre s’était arrêté, ils ont changé tous les acteurs. Ce n’est plus le même acteur qui joue le héros, même chose pour sa fiancée ou même la Japonaise qui se barre avec les marionnettes à la fin de l’opus précédent. On pourrait se dire que trop d’années séparent les deux réalisations, que les acteurs ont vieilli et qu’ils ne pouvaient pas les reprendre. Mais même pas puisque deux ans les séparent. On se retrouve avec une toute nouvelle brochette d’acteurs qui réussit l’exploit d’être encore plus aux fraises que la précédente. C’est fort car ils étaient franchement mauvais. Certains jouent simplement mal, certains cabotinent à mort, d’autres grimacent tout le long. Mais, on notera tout de même un point très positif à ce niveau-là, la présence de la sacrément tankée Stephanie Sanditz (Les Feux de l’Amour … oui, c’est ce qu’elle a fait de plus connu). En gros, une nazi aux gros nibards. Une Ilsa siliconée du balcon. Ah bah oui, Band avait semble-t-il envie de rameuter quelques nouveaux ados qui ont les poils qui poussent. Elle saute à la braguette de tous les personnages masculins et prend des pauses bien explicites mettant en valeur ses attributs mammaires mais, pas l’ombre d’un boob, elle sera morte avant même d’avoir pu esquisser l’ombre d’un téton. #deception comme dirait l’autre. Mais sinon, ça parle de quoi ce Puppet Master X Axis Rising ? Bah il continue le précédent, avec le secret des Puppet Master qui est tombé entre les mains des nazis, qui vont fabriquer des marionnettes maléfiques grâce à un docteur sculpteur et les gentilles marionnettes vont se friter contre les méchantes marionnettes. Voilà. Et donc pour avoir droit à cet affrontement qu’on imagine épique (ou pas), il va donc falloir attendre les fameuses 20 dernières minutes dont je vous parlais en introduction. C’est l’occasion d’avoir un peu de nouveauté en termes de marionnettes car il faut avouer qu’elles sont réussies et font un des rares point fort du film.
On retrouve toujours Tunneler, Jester, Blade et ses petits copains, mais le film nous présente donc quatre nouvelles marionnettes maléfiques. Nous avons tout d’abord Bombshell, la barbie nazie en quelques sortes, qui a une mitrailleuse à la place des seins. Nous avons également Weremacht, sorte de loup-garou avec des yeux injectés de sang, la moins intéressante du lot. On a ensuite Kamikaze qui, comme son nom l’indique, est une poupée à l’effigie d’un kamikaze japonais, avec quatre bâtons de dynamite attachés dans son dos. Enfin, on retrouve la plus réussie, Blitzkrieg, sorte de Dark Vador nazi en armure, sur chenilles (façon char d’assaut), avec un canon de tank en guise de bras. Mais il y a un problème de taille, que je reprochais déjà à bon nombre d’opus précédents, elles sont presque toujours statiques. Et oui, c’est ça de ne plus avoir envie de mettre du pognon dans un spécialiste du stop motion. Mais au moins, elles sont là, avec un temps de présence à l’écran un peu plus conséquent. Leurs affrontements sont rigolos, bien kitchs, même si on a quand même vachement l’impression de voir un gosse jouer avec deux poupées en les faisant se taper l’une contre l’autre. Vous vous demandez peut-être comment je peux dire que ces 20 dernières minutes viennent sauver l’ensemble alors que les lignes ci-dessus ne sont pas ce qu’il y a de plus positif ? C’est très simple : la première heure est bien chiante, avec un rythme d’une grande mollesse. Aucun effort en termes de décors (contrairement au dernier opus) ; aucun effort dans les dialogues ; aucun effort dans le jeu d’acteur : aucun effort pour chercher à insuffler un peu de rythme. Alors oui, quand les poupées se fritent, même si c’est mal fait, et bien on est content. Ça sent le remplissage à plein nez, avec des scènes sans intérêt. Le repas entre le couple de héros et le militaire ? La discussion sur le babysitting ? Le rappel de pourquoi Toulon a été tué (on a dû nous le dire déjà 5 ou 6 fois) ? Quel est l’intérêt de tout ça ? Je ne sais pas encore ce que vaut le 3ème opus de cette dernière trilogie, mais clairement, en virant tous les moments inutiles des 3 films, je suis sûr qu’il y aurait eu moyen de faire un seul film de 1h45/2h bien plus rythmé, bien plus efficace. Mais en l’état, bien qu’il soit un peu plus généreux dans le gore (même si ça reste ultra sage) que les précédents volets, ce Puppet Master 10 n’est clairement pas un bon film.
Pour ce 10ème volet des Puppet Master, Charles Band reprend les rênes de la réalisation, en plus de s’occuper de la production et du scénario. Le résultat est du même acabit que le précédent opus, c’est-à-dire médiocre. Seul le dernier acte vaut qu’on y jette un coup d’œil, et encore …
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