Tendres baisers !

Film culotté en dehors de sa fausse pudeur sensiblement calme, Puppylove narre la prise en main de l'éveil sexuel de la timide Diane, adolescente à la recherche de soi par son amie extravertie Julia dont le cocon familial étouffant la pousse à s'exalter vers des sentiers plutôt dangereux.

La période ado en éruption, la caméra accompagne Diane fascinée par le rapport sexuel et attirée par les nouveaux horizons que lui procurent Julia dans un cadre réaliste traversé par des moments de folies et des moments dramatiques. Diane dans son rôle de fille en doute, timide et imprévisible, ne souffre pas d'un milieu familial austère balancé par l'énergie d'un père cool et laxiste et d'un petit frère possédant de la répartie. Elle pourrait s'épanouir mais la culture du physique l'impacte, de même que les regards qu'elle ne peut attirer qu'en se mettant littéralement à nue.

L'addition des deux filles aux caractères opposés ne pouvaient que fonctionner pour accoucher un résultat explosif qui ne manque pas au regard de la réalisatrice. Le seul souci vient du scénario qui émaillé de surprises exquises (le voyeurisme de Diane, sa venue dans les douches des garçons et le premier plan crypté post générique d’ouverture), conserve le parcours initiatique d'un individu mal dans sa peau qui va à la fois aimer et détester sa nouvelle vie. Ce n'est pas forcément déplaisant mais cela sous-entend une place limitée à l'imaginaire qui voit d'avance les scènes arriver.

Rassurons-nous, le film ne perd rien dans la force de cette jeunesse puisée dans une palette de sentiments qui nous rapproche d'eux mêmes dans les scènes les plus intimes soutenues par une prestation d’acteurs collant aux caractères des personnages et une bande son électro rétro très plaisante à entendre.