Impairs de famille
Pusher 2 est dédié à Hubert Selby, Jr., (avec lequel Refn a bossé auparavant sur sa première tentative américain, Inside Job), patronage on ne peut plus limpide, et dans la lignée des glauques...
le 31 mai 2016
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Nous avions quitté le premier volet de la trilogie de Nicolas Winding Refn en devinant plus ou moins le tragique destin de son personnage principal (fin que j'avais trouvée un peu lâche), et nous nous retrouvons désormais avec Tonny, vieille connaissance au fameux "Respect" tatoué sur la nuque, fraîchement sorti de taule...
Je me suis donc dit d'emblée que la popularité de cet épisode pouvait fortement venir du nouvel anti-héros incarné par le charismatique Mads Mikkelsen. Mais au final, je ne l'ai pas trouvé plus impressionnant que son prédécesseur (beaucoup moins connu). Juste différent. Pour le reste, on prend la même présentation en mode portraits sur fond noir, et on troque la musique métal pour un mix de rock alternatif et d'électro. Une évolution constatée au fil de la filmographie du réalisateur danois.
Tonny, en liberté conditionnelle, rentre donc au bercail avec une petite dette - comme il se doit. Une petite dette que son père ne l'aidera qu'un minimum à rembourser tellement son gosse lui en a fait baver des ronds par le passé. Quelques problèmes d'érection plus tard (séquence savoureuse pour qui se souvient du premier opus et de la prétention de monsieur), malgré les lignes de coke, un duo certes pas canon, et un film de boules pour l'aider, Tonny piquera une Testarossa en pleine rue. Un petit cadeau de retrouvailles qu'il voudra offrir à son père, propriétaire d'un garage habitué au trafic de bagnoles. Sauf que les voitures de luxe, c'est beaucoup trop risqué. Alors il se fait engueuler par son exemple de père...
Malheureusement, la suite s'avère un peu trop classique finalement. J'en attendais plus. Même si l'aspect quotidien en calbute à se remettre les couilles en place et à passer ses journées à sniffer de la coke entre caïds ou pouffiasses, et deux insultes, apporte quelque chose de nouveau. Quelque chose de plus pathétique aussi. Pathétique comme le coup des chiottes qui ne m'a pas semblé hyper-crédible (il aurait pu attendre un peu quand même...). Et puis on a plus de pitié que de dégoût pour Tonny. Le film se trouvant du coup plus calibré. Moins radical, à l'image de la scène - certes amusante - de la couche. Dans le genre amusant, j'ai également apprécié celui de la mort aux rats.
Aussi, le réalisateur prend cette fois-ci vraiment la peine de montrer ce que l'on pourrait appeler "les racines du mal" : l'exemplarité des aînés envers les plus jeunes - la scène du mariage avec la strip-teaseuse en étant le point d'orgue - faisant peine à voir (sauf pour nous^^) et expliquant pas mal de choses. Un peu à l'image du final, plus fort sur le fond, et plus consistant que sur le premier Pusher. Un dénouement au cours duquel une page semble réellement se tourner...
N'empêche que malgré ces quelques nouvelles qualités, dont cette meilleure construction, j'ai un poil moins accroché. L'originalité en moins, des scènes "coup de poing" moins nombreuses et surtout moins efficaces : Pusher II se veut certes plus intimiste, mais je l'ai surtout trouvé moins palpitant ; moins scotchant.
Un bon film de bourrins quand même.
7,5/10
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Créée
le 21 juin 2016
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