Le capitaine Cash sort tout droit de West Point et prend en main une brigade de baroudeurs pour prendre la petite bourgade sicilienne de Valerno. Ils investissent le village, pour réaliser que les soldats italiens jouent au foot et les attendent à bras ouverts. A une condition : les laisser faire la fête du village. Cash se rebelle, mais succombe aux charmes de la gironde Gina et de la dive bouteille. Les yankees mentent à l'état major en disant rencontrer de la résistance.


Le lendemain, le major Pott vient faire l'inspection : le lieutenant Christian (Coburn) réveille les troupes et organise une mise en scène. Mais le commandant italien, le capitaine Rizzo (S. Fantoni), jaloux de Gina, rompt la trêve et enferme Pott, qui s'échappe dans les catacombes et perd la raison.
Comme des avions de reconnaissance passent régulièrement, Christian organise une mise en scène de combat : soldats italiens et américains se tirent dessus à blanc et tombent avec grâce sous les applaudissement des putes. Mais ces images de combat persuadent les Allemands d'intervenir. Ils font prisonniers américains comme italiens. Mais les anarchistes italiens tuent le major allemand avec une bouteille, et grâce à un stratagème, Christian parvient à capturer les Allemands. Lorsque le général Bolt arrive en ville, il félicite Cash, mais succombe à son tour aux délices de Valerno.


Beaucoup de personnages savoureux, comme le maire, et surtout le capitaine Rizzo, qui n'a que les noms de César et Machiavel à la bouche. Une pochade qui démonte les codes du film de guerre habituel, un peu comme la Septième compagnie, avec en plus une ambiance tongue-in-cheek très pop, très sixties, très happening. C'est amusant, même si ça va trop loin à mon sens : le capitaine Cash, qui veut tout faire by the book, se transforme subitement en bouffon qui se déguise dans le même quart d'heure en italienne (qui évidemment émoustille un boche libidineux) puis en général chleu ventripotent. Le personnage de Gina, de son côté, est un simple levier narratif à base d'érotisme. Tout cela n'empêche pas la photographie d'être bien souvent digne d'un vrai film de guerre, et la beauté du paysage sicilien rend fort compréhensible le refus de se battre des personnages : dommage qu'on délaisse ce côté un peu contemplatif dans la dernière demi-heure pour enchaîner des retournements de situation à un rythme effrené que j'ai trouvé assez artificiel. L'intrigue est tout de même un peu faiblarde (on voit venir certains trucs de loin), bref c'est un peu con-con, mais le message est sympathique.


Je retiens deux scènes principales :



  • Scène tordante de l'investissement de la place du village, avec un panoramique à large balayage montrant des soldats se collant à des murs d'un air décidé, au milieu d'une place paisible de Sicile.


  • Travelling sur des corps de soldats endormis...noyés sur des confettis, avec zoom final sur une colombe perchée sur une mitrailleuse.



Evidemment que je le trouve sympathique, ce film antimilitariste. Mais sa bonne humeur à base de cotillons, je la trouve un peu forcée sur la longueur.

zardoz6704
6
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le 5 avr. 2016

Critique lue 390 fois

zardoz6704

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