Hommage partagé.
Si ma mémoire ne me trompe pas, c'est la première fois qu'un cinéaste rend hommage à l'un de ses contemporains, et pas n'importe qui en soi, puisque c'est la vie de Federico Fellini racontée par...
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le 17 mai 2019
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Si ma mémoire ne me trompe pas, c'est la première fois qu'un cinéaste rend hommage à l'un de ses contemporains, et pas n'importe qui en soi, puisque c'est la vie de Federico Fellini racontée par Ettore Scola, sous la forme d'un docu-fiction.
A l'origine, Fellini avait quitté sa ville natale de Rimini, pour travailler à Rome en tant que caricaturiste pour le journal satirique Marc'Aurelio, à l'âge de 19 ans. Il sera rejoint 8 ans plus tard par un jeune homme de 16 ans nommé Ettore Scola, mais l'amour du cinéma va être le plus fort, et ensemble, il vont parcourir plusieurs décennies d'amitié. En se partageant les acteurs, notamment Marcello Mastroianni, en travaillant souvent au même endroit, les studios Cinecitta, et collectionnant à eux deux des tas de grands films.
A ma grande honte, je n'ai pas (encore) vu beaucoup de films de Fellini ; j'ai vu bien sûr 8 1/2, La strada ou Le cheikh blanc, mais le reste m'est inconnu, à l'inverse de Scola, dont Une journée particulière est dans le Panthéon de mes films préférés. Donc, j'ai vu ce film plus ou moins vierge de connaissances sur le réalisateur, et la forme a de quoi décontenancer.
C'est filmé en numérique, en grande majorité en intérieurs ou sur fonds verts pour suggérer les extérieurs, et ce sont des acteurs qui interprètent les réalisateurs dans leur jeunesse. Il y a ainsi des reconstitutions de scènes vécues par les deux, comme leur recrutement avec un directeur qui dit rire à leurs dessins, alors qu'il ne bronche pas, ou la caricature d'un général mussolinien, pantalon baissé, qui risque d'attirer les foudres de la censure.
Le film essaie de retrouver quelque chose de la poésie de Fellini, en ne trichant pas sur la présence de décors, ou alors en n'éclairant pas les visages des deux réalisateurs quand ils sont adultes, notamment lors es virées nocturnes de Fellini, qui embarquait des amis réalisateurs, comédiens, voire des badauds ou des prostituées, pour taper la conversation car il était insomniaque mais une envie de parler. Mais cette image numérique, assez laide, montre à la fois les limites de l'entreprise, on sent le budget réduit, et que ça ressemble plus à de la télévision. Mais la technologie permet tout de même à Scola de belles choses, comme de faire passer par un simple travelling un plan qui, en couleurs (le présent), devient en noir et blanc (le passé).
Finalement, ce qui m'intéresse le plus, ce sont les images d'archives et extraits des films de Fellini, avec le maitre qui reconstitue la scène de la fontaine de La dolce vita, ou le bonheur d'un pays de voir son réalisateur consacré aux Oscars (il en aura gagné 4), comme s'il gagnait une Coupe du Monde.
On a même un extrait assez fort où, à sa mort, son cercueil sera exposé durant trois jours dans un des studios de la Cinecitta, avec une foule impressionnante qui se presse pour un dernier hommage.
Et la scène finale, qui est un patchwork de scènes de ses films, où; si on peut regretter que les images ne soient pas restaurés, donnent un aspect arc-en-ciel, où les formes (des dames) et les charmes se mélangent.
On peut discuter de la forme docu-fiction, mais c'est sans nul doute un bel hommage d'un réalisateur par l'un des amis.
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le 17 mai 2019
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