Un innocent est en cavale à Paris; la police le recherche (mollement) pour trois fois rien et son histoire est montée en épingle par la presse à sensation.
Le debut du film est singulier et plutôt réussi. Ça ne durera pas, malheureusement. Henri Vidal -ce n'est pas la première fois- semble destiné à ressusciter le Jean Gabin d'avant-guerre, celui qui se bat vainement contre la fatalité. Il le fait ici dans un scénario où le hasard sert quand même bien comme il faut les incidences du drame policier, où le dénommé Cavalade (ça ne s'invente pas), sans argent, se rend ou revient curieusement dans tous les endroits où il peut se faire repérer, où les personnages ne font pas grand'chose de rationnel. Comme le dit Vidal lui- même : "ça sert à rien de vous expliquer, vous ne pourrez pas comprendre". En effet.
Ce petit polar n'est en fait pas plus bête qu'un autre dans sa catégorie; mais il se trouve que les grosses ficelles du scénario, ajoutées à une direction d'acteur peu rigoureuse, ajoutées à des personnages caricaturaux -ce journaliste exaspérant, sans scrupule, qui découvre soudainement l'éthique- n'incitent guère à l'indulgence.
Henri Vidal, peut-être parce son rôle est peu crédible, est assez mauvais et le film s'enfonce, à sa suite, dans une errance sans surprise mais pleine de clichés.
Je ne retiendrai que la jolie et triste mélodie du dénommé Joe Hajos, le numéro musical très kitsch de Françoise Arnoul dans un cabaret et le (second) rôle de Jean Tissier, toujours habile à jouer l'équivoque.