La comédie est introduite par un argument propice aux vaudevilles les plus farfelus: une clause d'héritage saugrenue. Ainsi, un jeune homme ne touchera la fortune de son défunt oncle qu'à la condition d'épouser une veuve dans les deux mois. Sans quoi l'héritage reviendra à la fanfare d'un village perdu au fin fond de sa province!
Voilà un sujet fait sur mesure pour l'inénarrable réalisateur Emile Couzinet...
Inutile de rentrer dans les détails de la comédie: trop compliqué à résumer! Indiquons juste, pour expliquer ce "Quand te tues-tu?" qu'une poignée de protagonistes cupides attend que l'aristocrate ruiné Jean Tissier tienne sa promesse de se suicider.
Pour autant, la farce n'est pas une accumulation d'imbécillités comme pour le premier nanar venu; elle a sa cohérence, et ses incidents s'enchainent suivant une certaine logique. Bon, il est vrai que Couzinet n'est pas un fameux metteur en scène; mais le choix de ses sujets (et des titres de ses films) le rend incontournable pour tout amateur de nanars et comédies décomplexées.
Il est bien aidé par ses comédiens. D'ailleurs, la comédie ne vaut-elle pas essentiellement par ses interprètes? Je ne vois pas quels acteurs d'aujourd'hui pourraient donner autant de valeur ajoutée à ce type de sujet avec le même talent dans l'ingénuité et dans le sens de la dérision que celui montré par les indémodables Tissier, Duvallès ou Jeanne Fusier-Gir. Tout une école du vaudeville.