QHS regroupe tout ce qu’il faut pour un Women In Prison : tortionnaires idiots et pervers, scènes érotiques, scènes de « torture », héros et héroïnes bidons, toute une panoplie d’autres personnages kitsch et une musique composée probablement par le premier péquenaud trouvé au coin de la rue. Jusqu’ici rien d’étonnant.
Première scène, premiers nichons. En terme de ratio seins/image, on n'est plutôt pas mal. Une pauvre jeune femme gambade dans tous les sens dans des marécages avant de se faire zigouiller par un tireur embusqué. Hop, le décor est planté, le spectateur sait qu’il va en avoir pour son argent (enfin, pour le peu que quelqu’un paye encore pour voir ce genre de films).
Le film d’1h30 enchaîne aussi maladroitement les clichés qu’un Elie Semoun en spectacle. Mais on ne lui en veut pas. Le charme de ce film insipide vient de toutes ces scènes tellement absurdes qu’on en vient à se bidonner comme des baleines. Pseudo-scènes de torture lesbienne, léchage de corps transpirants à des fins de réhydratation, courses poursuites dénudées aussi intéressantes qu’un télé-shopping du dimanche matin… tout cela emballé avec une réalisation totalement apathique.
La longueur de certaines séquences fera s’ennuyer les plus endurcis d’entre nous. Scène de lavage cocasse où l’on se surprend à penser avant tout au parquet imbibé d’eau qu’aux généreuses fesses de Pilar Orive, notre godiche de touriste américaine. S’en suivent des moments de léchage de peau dans une cage, une scène de torture à coup de frottage de seins, une rafale de mitraillette absolument insolite, une partie de jambes en l’air en hélicoptère… tout cela dans le plus grand des calmes. L’ensemble étant bien entendu mis en valeur par l’excellente musique à base de saxophone, clavier électronique au son dégoulinant de ringardise et tous autres instruments exotico-érotiques
La totalité des acteurs interprétants les gardiens de prison ont le charisme d’une poêle à frire tandis que leur chef, Juan de son doux prénom, frôle la rupture d’anévrisme à chaque intervention à l’écran. Les chasseurs de femmes sont bien entendu machistes et idiots, le pilote d’hélicoptère se demande ce qu’il fout dans ce film et la totalité des acteurs restants sont évidemment là pour le misérable chèque qu’ils ont eu à la fin du tournage.
M’enfin. Quoi qu’il en soit, cela reste un petit nanar qui se vaut pour ce qu’il est. Un Women In Prison qui souffre de n’avoir pas su trouver de quoi renouveler son genre, mais avec quand même quelques scènes plaisantes et répliques cinglantes (en VF s’il vous plaît). Amoureux de la sexploitation et du mauvais goût, ce long-métrage saura vous détendre entre deux douches fraiches un soir de canicule !