Christian Vincent (1955/----) aurait-il été déçu des résultats de son film ? En effet, il aura étonnamment fallu attendre huit ans avant qu'il ne s'attaque de nouveau à la réalisation du suivant : Les saveurs du palais...

Un parcours étrange pour ce scénariste/ réalisateur qui s'était initié à la sociologie avant d'entrer à l'IDHEC, qui n'aura tourné que onze film jusqu'en 2015, celui-ci étant son septième...

L'étude de caractère est très présente dans cette œuvre dont le scénario, co-écrit avec Olivier Dazat, semble avoir été écrit sur mesure pour mettre en avant les qualités intrinsèques d'Isabelle Carré dont je crois que c'est le meilleur film, et qui du reste en est l'héroïne, ainsi que de José Garcia qui en rajoute des tonnes !.

Ce sont des retrouvailles pour Isabelle et le réalisateur puisqu'à l'époque des débuts de la comédienne, il avait en 1992, été le second metteur en scène à lui faire confiance et la faire briller dans "Beau fixe"...

J'ai revu, avec plaisir, ces "Quatre étoiles" en une période où les films comiques semblent avoir déserté le paysage des salles de cinéma et des écrans de télé", même si cette histoire est certes un peu déjantée voire loufoque par moments...

Coup d'oeil dans le rétro :

"Une jeune femme hérite de cinquante mille euros, d'une lointaine et oubliée tante... Pas très vénale, elle décide de dilapider cette fortune tombée du ciel en commençant par s'offrir des vacances à l'hôtel Carlton de Cannes qu'elle rejoint en cabriolet Coccinelle décapotable "New-Beetle"...

Elle y observe un étrange personnage remuant et extraverti, dont le manège et souci constant est de trouver des pigeons à escroquer... Elle feint de jouer les ingénues mais c'est elle qui va finir par le domestiquer et le manipuler au travers d'épisodes plus cocasses les uns que les autres !"

Le casting est une petite merveille...

Commençons par l'aïeule du tournage dont le nom ne dira rien aux cinéphiles les plus érudits : Renée Le Calm, dont la carrière a débuté à l'âge de 74 ans ( ! ) et dont la figuration ici aura été rapide... Elle est décédée à 100 ans en 2019...

Son héritière (pour rire) Isabelle a, quand elle, tourné ce rôle de Franssou (du prénom de France mais dont le diminutif est stupide !) avait, elle, 34 ans et après une adolescence compliquée, avait trouvé en Romy Schneider et la comédie, une solution à son hyper-émotivité.

Elle irradie ici l'écran de son apparence mutine, et le film repose sur ses épaules, d'autant que son faire-valoir, José Garcia, se prête à merveille à ce rôle d'arroseur-arrosé...

De plus, le visage de la belle matoise est très expressif,superbe maquillage ?) son corps d'une plastique parfaite, et Vincent ne se prive pas de nous le dévoiler : on découvre brièvement sa poitrine alors qu'elle fait trempette dans sa salle de bains du Hillton..., mais on l'apercevra plus souvent superbement déshabillée de magnifiques robes du soir, dont l'une m'a fait penser à celle que portait Mireille Darc dans un film où elle était vêtue d'un superbe dos nu plongeant très très très bas. A cette époque pourtant, les vedettes n'étaient plus obligées de se dévêtir systématiquement pour obtenir un rôle !

Curieuse mise à nu qui s'écarte résolument des comédies américaines pudibondes dont Vincent aimait s'inspirer, mais qui s'en plaindra ?

Isabelle Carré tourne comme une malade : c'était le 27° film de ses 67 depuis 1989... Et je ne vous parle pas du théâtre où elle joue assidument !

Au cours d'un des épisodes du récit, François Cluzet sera révélé lui aussi au public grâce à une interprétation remarquée de champion richissime de F1 sur le déclin, se rendant compte de sa solitude et de la vanité de sa fortune, et tombant "raide-dingue" de Franssou à laquelle il serait prêt à tout donner... Qui n'a vécu ces idylles romanesques où l'on perd la tête ?

Dommage que d'autres personnages n'aient pas été plus étoffés, comme celui de Michel Vuillermoz ...

En creusant bien pour trouver les défauts de la cuirasse, les prises de sons ne sont pas des meilleures, ou bien il s'agit d'une mauvaise copie ? Et si j'ai beaucoup d'admiration pour André Manoukian, sa musique est ici en inadéquation totale avec les dialogues, les submergeant parfois, intervenant parfois à mauvais escient... Avait-il vu le montage ?

Déception : manque de promo, distributeur frileux ? Production plus radine que Franssou ? Ce film méritait mieux que ses 799 676 specateurs.... chiffre dont i n'y a pourtant pas lieu de rougir...

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France 4 le 13.09.2015- France 3 le 10.11.2024-



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le 13 nov. 2024

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le 13 nov. 2024

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