Quatre jeunes femmes par Alligator
Deuxième volet de la trilogie consacrée à ces quatres soeurs (après Four daughters, avant Four mothers) ce film me révèle Priscilla Lane et dans une plus faible mesure sa soeur Rosemary. Si la seconde bénéficie d'un charme plein de liesse et de candeur, la première est tout bonnement éblouissante. Il est d'ailleurs bien dommage de lui avoir associé un Eddie Albert enjoué certes mais bien mollasson, avec un jeu parfois même caricatural. Dommage.
Le talent de Curtiz éclate également avec une grande maîtrise de la mise en scène et de ses comédiens. Foutre! Que j'aime ce type!
Le scénario n'est pas extraordinaire mais pourtant il évoque un problème qui à l'époque pouvait avoir un poids certain dans une société moralement assez cloisonnée. Emma va se marier avec Félix mais elle découvre qu'elle est enceinte de son mari défunt. Et de tomber dans un état dépresif et tout le film s'oriente vers une lente acceptation ou non de ce passé. Il est parfois usant de remettre le passé à sa place.
Pour ne rien gâter, la bande musicale est excellente, les deux Max, Rabinowitsh et Steiner, conjuguent leurs inventivités afin de faire naître une musique tout en délicatesse et nostalgie, prenante, suffisamment, sans tomber dans un pathos grandiloquent. Très appréciable. Surtout que le film tout entier marche sur cette corde raide de la sensiblerie guimauve. Sans jamais être pris en défaut. Chapeau.