Tavernier et l'histoire
Très inspiré par Alexandre Dumas, Bertrand Tavernier nous plonge dans la tumultueuse vie du régent Philippe D'Orléans, brillamment incarné par Philippe Noiret, un homme précurseur et libertin, bloqué dans une position de pouvoir qu'il ne souhaite pas forcément. Le film est une magnifique farce, je dis farce, parce que à certains moments, le film frôle le guignolesque sans jamais l'atteindre, du moins sans que ça devienne désagréable. Les personnages sont constamment dans l'excès, que ce soit dans leurs vies publiques ou privées. Le meilleur exemple, c'est clairement le personnage de L'abbé Dubois, joué par un Jean Rochefort au mieux de sa forme, avec sa classe et le charisme qu'on lui connaît. J'aime énormément les personnages féminins du film, ils ne sont pas nombreux mais très bien écrit, surtout Émilie, jouée par Christine Pascal qui a droit à une scène hyper émouvante avec le régent. Où il se révèle plus humain que jamais.
Et puis il y a Jean-Pierre Marielle, totalement halluciné dans son rôle de marquis breton révolutionnaire, à la fois drôle et impeccable dans son interprétation.
La fin laisse entrevoir les germes de la révolution, de façon très subtile, Tavernier n'en fait pas trop, mais appuie tout de même un fort message politique, inhérent à son cinéma. Je le trouve bien plus subtil dans cette fin ci que celle du Juge et l'assassin. Fin qu'il n'aimais pas lui-même