En France au XIII ème siècle, Louis XV est roi mais il est mineur si bien que la régence est assurée par le duc d'Orléans (Philippe Noiret) , débauché notoire entouré de prostituées. En Bretagne le marquis de Pontcallec (Jean-Pierre Marielle) fomente en complot pour renverser le duc au profit de Philippe V d'Espagne. Il espère voir la Bretagne obtenir son indépendance. L'abbé Dubois (Jean Rochefort) , premier ministre complaisant et manipulateur ambitieux va tenter de mettre fin à cette conspiration tout en l'utilisant pour assouvir ses propres ambitions...
Après le succès de "L'horloger de Saint Paul" , Bertrand Tavernier s'attaque au film à costumes, genre qu'il affectionne puisqu'il en réalisera plusieurs dans sa brillante carrière.
Il fait appel à nouveau à Philippe Noiret et Jean Rochefort qui comme dans "L'horloger de Saint Paul" ont des relations plus qu'ambigus mais pour des raisons différentes cette fois. Il est rare de voir Rochefort jouer un homme aussi antipathique et il faut bien avouer qu'il est excellent comme d'habitude. Il recevra le césar du meilleur second rôle masculin pour son interprétation. Philippe Noiret est comme à l'accoutumée parfait mais ne sera pas nommé pour ce film mais pour "Le vieux fusil" (quelle année pour lui !) qu'il obtiendra. Quant à Jean-Pierre Marielle , il est à la hauteur de ses amis. Dommage qu'ils n'aient pas de scènes tous les 3 ensemble....
Parmi les seconds rôles on notera l'apparition de plusieurs du Splendid (Michel Blanc, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte et Christian Clavier) et Christine Pascal qui sera nommée comme meilleure second rôle féminin .
Les dialogues sont souvent savoureux et donnent un peu d'humour à ce film sombre , un peu comme pour "Coup de torchon" dans un autre style ce qui démontre que Tavernier avait déjà son style. Le film obtiendra le césar du meilleur scénario et du meilleur réalisateur.
Le rythme est plutôt enlevé grâce à la mise en scène de Bertrand Tavernier.
Comme à son habitude , le cinéaste s'intéresse à ses personnages et on les voit évoluer (le personnage joué par Noiret est celui qui change le plus : on le voit s'humaniser ).
Outre le complot, "Que la fêter commence" est un film sur l'ambition à travers le personnage joué par Rochefort où on le voit prêt à tout pour réussir...
Et c'est un film aussi sur la jouissance ! Le duc aime faire la fête peut-être pour oublier ses douleurs personnelles...
Tavernier nous montre aussi la pauvreté des gens.
Et puis c'est doute une parabole sur ce qui se passa en France en 1974: un nouveau président de la république en la personne de Giscard ! Détail amusant et sans doute pas anodin: un des personnage s'appelle Chirac ....
"Que la fête commence" confirma le talent de Bertrand Tavernier qui obtint à nouveau un succès à la fois public et critique. Il est devenu, comme plusieurs de ses films, un classique du cinéma français.