La fureur de vivre

Quelle réalisation surprenante de Luca Guadagnino ! Au départ mitigé par cette adaptation, je me suis vite rendu compte au fur et à mesure du film de l'importance et de la déchéance avec laquelle Lee (William S. Burroughs) erre désespéramment dans ce Mexico des années 40 haut en couleurs.

Lee traîne son mal de vivre de bar de bar, en consommant des drogues et en s'attachant à des hommes qu'il croise et qui ne lui accordent que peu, voir pas d'importance. Le tout sur une B.O. éclectique : Sinéad O'Connor, Prince, Nirvana... Sa rencontre avec le beau Allerton va d'autant plus bouleverser sa perception des choses et de la réalité, tout en ravivant un peu d'espoir et des sentiments qu'il croyait perdu.

La réalisation est emprunt de poésie tout au long du film, malgré la dureté du quotidien de Lee, à travers des scènes surréalistes et le contexte de l'époque pour la communauté homosexuelle.

Mention spéciale à la scène où Daniel Craig (Lee) fume une cigarette en silence, après un shoot d'héroïne sur le morceau "Leave Me Alone" de New Order pendant près d'2min30... Une scène déchirante de sens, qui vous amène au bord des larmes, tant le spectateur ressent son mal-être et sa tristesse.