"Je déteste les Tarzans qui ont la voix de Jane"

Si il y a bien une chose dont je me souviens, c'est l'impact que ce film a eu sur moi lorsque le générique final est tombé.

Gregg Araki signe ici le plus beau film de sa carrière et c'est peu dire. C'est en abordant les thèmes les plus casses-gueules qui soient, tels que la pédophilie, l'homosexualité ou encore la sexualité de l'enfant, qu'Araki réalise un chef d'oeuvre impressionnant, à la fois par sa justesse et son côté dévastateur de l'adolescence. Mysterious Skin surprend par son originalité et la manière particulière dont ces thèmes sont abordés.

Portant un regard provocateur et empathique sur ses personnages, accompagné par les meilleurs morceaux de Shoegaze de la fin des années 80, début 90, avec des groupes comme Slowdive, Ride, ou encore Cocteau Twins, Araki excelle et maitrise totalement son univers coloré, volontairement inspiré par le style visuel de la chaîne MTV.

Anticonformiste ? Peut-être, mais une chose est sûr, même si il y a des scènes pouvant choquer la sensibilité de certaines personnes, Araki dresse un portrait juste de l'adolescence.

Cette histoire de 2 gamins que rien ne semble pouvoir rapprocher sent le déjà-vu, et pourtant, même si l'on comprend peu à peu le pitch du film, le plus intéressant dans cette réalisation, c'est la manière dont Araki s'y prend pour faire monter la tension crescendo, jusqu'à faire éclater la vérité.

Mysterious Skin a véritablement ce "je-ne-sais-quoi" qui en fait un de mes films cultes.

Mention spéciale à la scène finale du film, sublimée par l'excellent morceau "Samskeyti" de Sigur Rós.