Pas mal en fait !

Ce qui fait fonctionner le film, c'est le personnage principal, un type un peu 'rien à foutre', ouvert du coup, ce qui nous évite les crises habituelles, même s'il avoue qu'il préférerait avoir sa tranquillité. Mais bon, ce n'est jamais vraiment nu problème, il s'ouvre, il écoute, il aide et il permet ainsi de suivre les démarches faites pour un migrant. En même temps c'est comique, parce que le personnage est une sorte de Big Lebowski français, un peu flemmard, pas forcément con, mais qui n'exploite pas tellement son intelligence par paresse. Le petit monde qui l'entoure est bien exploité aussi, notamment sa fille forcément dans l'extrême parce que ne connaissant rien de la vie d'adulte, et puis ces bénévoles qui essaient de se convaincre que c'est encore possible de faire changer les choses. Mais l'auteure ne nous leurre pas, le combat est perdu d'avance, en témoigne les ouvriers qui ont fini par avoir raison du lieu à la fin. Seul regret, qu'il y ait un double happy ending : la romance semble se confirmer et le migrant est adopté, alors qu'il aurait été plus intéressant, mais sans doute plus difficile de terminer avec un râteau, un migrant malheureux et un journaliste qui retourne à ses petits papiers avec un arrière goût amer. Et puis, petit plus, on ne cherche pas à glorifier les bénévoles qui peuvent avoir leurs coups de gueule, leurs bons et mauvais moments (on n'exagère pas non plus les coups de gueule parce qu'il y a ça aussi dans le cinéma français, la volonté excessive de montrer, d'appuyer le fait qu'ils sont normaux, alors qu'en fait il suffit juste de les traiter comme n'importe quel personnage pour que le spectateur le comprenne, et ici c'est fait ainsi).

La mise en scène fonctionne bien : on y croit à ce petit monde, de quoi faire croire qu'on suit de vrais bénévoles : la caméra s'immisce plutôt bien dans ces petites vies, le montage est bien rythmé, un poil nerveux ; les acteurs délivrent de bonnes performances, Biolay excelle. Les décors sont bien trouvés. Et la BO fonctionne bien.

Bref, chouette petit drame.

Fatpooper
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le 16 août 2024

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Fatpooper

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