Les premières minutes donnent l'impression que le film sera un gentil récit fantastique visant un peu plus les enfants et adolescents que les adultes. La bande originale est rythmée, enjouée et il en ressort déjà une touche de fantastique. De plus, lorsque le monstre apparaît pour la première fois, malgré la musique qui devient un peu plus menaçante, on se rend compte que le héros, Conor O'Malley un garçon d'une dizaine d'années, n'a pas grand chose à craindre. A ce moment, on pourrait presque alors s'attendre à un film avec un peu de magie, peut-être dans la veine des premiers Harry Potter. Il n'en est rien. En effet, plus on avance dans l'histoire, plus on comprend que non, ce film n'est pas tout gentil.
Cependant, bien que son histoire soit assez dure et contient son lot d'émotion, Quelques minutes après minuit reste un film probablement destiné pour un public plutôt jeune. Car le message qu'il porte, même s'il peut tout à fait aussi bien concerner un adolescent de 17 ans comme un adulte de 57 ans, est transmis de telle manière qu'un enfant sera peut-être plus réceptif. La réalisation en elle-même est complètement tournée vers Conor, on ne voit que peu d'adultes durant tout le film et on y trouve en revanche deux séquences animées qui donneraient dans un sens l'impression d'être dans un dessin animé. Il se pourrait donc que Quelques minutes après minuit soit plus destiné pour des jeunes. D'ailleurs, il est écrit par Patrick Ness, un auteur de littérature jeunesse, qui adapte pour le cinéma son propre roman. C'est une bonne chose qu'il vise ce genre de public tout en abordant des thèmes tel que le cancer et en affirmant que non, la vie n'est pas un rêve.
Mais que les "vieux" se rassurent ! L'émotion passe tout aussi bien, qu'on ait gardé son âme d'enfant ou pas. Notamment grâce à la très bonne bande originale de Fernando Velazquez et à l'impressionnante performance de Lewis MacDougall pour son âge, accompagné de Felicity Jones et Sigourney Weaver toutes aussi convaincantes. De plus, Liam Neeson prouve qu'il est tout à fait capable de donner du charisme à un personnage rien qu'avec sa voix. Il joue le "monstre" dont l'apparence est bien construite, ressemblant à Groot (des Gardiens de la Galaxie) en plus grand et qui abriterait en lui un feu incandescent. Les effets spéciaux sont réussis.
Malgré quelques légères longueurs vers le milieu du récit et une toute dernière scène peut-être en trop, Juan Antonio Bayona réalise un film poignant. L'histoire n'est pas facile, d'autant plus si elle est tournée vers les jeunes, mais elle reste très mature et on pourrait presque dire, nécessaire.