Sad, sad, sad...

J'ai hésité, je souhaitais mettre 8 au film. Cependant, les circonstances aidant, il tombe pile au moment où je vois une brassée de films aux jeux d'acteurs tout à fait corrects mais sans plus.
Cela fait donc très longtemps que je n'ai pas vu de bons, voire très bons, numéros d'acteurs. Donc 9.

Car oui, Qui a peur de Virginia Woolf ? (aucun lien d'ailleurs) a été une grosse claquounette de la part du couple Taylor-Burton. Je n'avais vu Elizabeth Taylor que dans Cléopâtre et Géant, où son jeu, loin d'être mauvais, casse pas des briques il faut l'avouer. Je pensais que c'était le type d'actrices qui n'ont besoin que « d'être là » pour jouer tellement leur présence est magnétique.
Mais en fait, la bougresse était une méchante actrice, tendue, féline, tordue... Le personnage de Martha est quand même magnifique, à la fois cruel et extrêmement fragile. Du caviar.

Burton n'est pas en reste avec un rôle d'abord silencieux, discret puis carrément despotique. Il évolue constamment et le jeu de l'acteur prend de l'ampleur tout au long du film. Le duo donne donc à voir la déchéance d'un couple avec la perfection d'un documentaire. Le tout très alcoolisé du début à la fin. Je doute d'ailleurs que les verres n'étaient remplis que de thé glacé...

L'histoire est également intéressante et le poids d'un secret planant au dessus de Martha et George tient en haleine. Le spectateur en vient à espérer secrètement qu'ils s'entredéchirent totalement pour assister à une véritable explosion.

Le seul bémol que j'émets est sans nul doute la réalisation. J'ai toujours eu du mal avec les pièces de théâtre adaptées qui donnent souvent des films plans-plans au niveau des cadrages, des effets visuels, au profit des dialogues et de la psychologie. Parfois, il vaut mieux voir une pièce directement filmée ! Mike Nichols tentent donc de faire parfois original mais sans grand succès (quelques gros plans sympathiques mais le reste est parfois un peu lourd et vain).

En bref, un film poids-lourd dans son interprétation et au déroulement captivant et parfois dérangeant.