Evil Boobs

Le postulat de base est plutôt alléchant. A la manière de Peter Jackson "trashisant" les Muppets avec ses Feebles, Fred Olen Ray s'attaque à Qui veut la Peau de Roger Rabbit ?. L'affiche met l'accent dessus et l'on s'attend à se délecter d'un joli jeu de massacre entre personnages animés dingo et êtres réels dépassés. Avec du sang et des seins.

Et bien la promesse n'est pas tenue. S'il y a bien du sang (un peu) et des seins (beaucoup), les Toons sont plutôt aux abonnés absents. Seul un démon échappé d'un livre diabolique prend une forme animée. On le voit à tout casser 1 min 30 sec car il prend très vite possession d'une des godiches qui l'a libéré. Ou comment se faciliter la tâche quand on n'a pas les moyens. Si bien que le titre n'est finalement justifié que par cette petite apparition totalement inutile (en gros c'est Evil Dead, en beaucoup moins bien, sauf qu'au lieu d'avoir une caméra qui fonce en rase-motte on a un loup grossièrement dessiné et animé).

Mais la vraie tristesse de ce film c'est cette sensation prédominante qu'il ne se passe rien. Les quelques meurtres ont beau être réjouissants car nanaresques, ils sont bien trop rares et pas assez graphiques. On passe beaucoup plus de temps avec les trois héroïnes (la quatrième étant possédée) s'inquiétant puis se réconfortant, puis s'inquiétant de nouveau pour se rassurer ensuite. De manière presque trop sensuelle parfois (non pas que ce soit gênant, loin de là...). C'est d'ailleurs la composante essentielle d'Evil Toons : ses filles. Elles sont très libérées physiquement et complètement débiles mentalement bien qu'elles tentent maintes fois de prouver le contraire. C'est plutôt rigolo, on lorgne très fort vers la comédie. Les actrices jouent mal, elles se déshabillent à la première occasion et ne pensent qu'au sexe. Cela convient tout à fait avec le style outrageusement Bis du film. Dommage que le sujet et les promesses du titre ne suivent pas derrière. En l'état c'est tout juste divertissant, bon pour une soirée Bis mais à accompagner obligatoirement d'un titre plus fun.