Aimer est un verbe qui se conjugue à tous les temps, mais (...)

Aimer est un verbe qui se conjugue à tous les temps, mais il n’est beau qu’au présent : au futur il fait rêver, au passé il fait pleurer.

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Pour tout vous avouer, quand j'ai regardé ce film "à l'aveugle" (à la manière des œnologues, le vin...) j'ai été surtout attiré par ces trois mousquetaires du cinéma, que j'aime bien et qui formaient un trio inattendu !

Catherine Frot qui réussit dans tout ce qu'elle touche (sauf peut-être la musique ? La gastronomie ? ) Daniel Auteuil et Bernard Le Coq...

Qu'allait donc donner ces comédiens dans des rôles de seniors inattendus formant "un ménach' à trois" comme on dit en ch'ti ?

Rien ?

Vraiment rien ?

Non pas qu'ils ne mettent pas toute l'ardeur habituelle à défendre leur rôles, seulement voilà : avec un scénario un peu tarte, un peu vide, dont l'humour semble avoir été laissé aux objets trouvés non réclamés, que pouvaient-ils bien faire ? Alcala aurait pu mieux faire et avouons que j'ai mieux aimé cette comédie en la revoyant...

Ma conclusion, et je ne vais pas me faire que des amis : l'amour de la petite reine tue le couple, car pendant qu'il pédale, d'autres s'occupent de la sienne. Que de fois ne l'ai-je constaté !

Ça démarrait pourtant fort bien : Simone, femme infidèle, fait don de son corps à son amant et à la caméra, et on s'en régale ! Pour autant qu'on n'ait pas connu pareille situation...

C'est suffisamment rare de la part de Catherine Frot de nous dévoiler ses appâts, pour être relevé (la rareté, pas les appâts) et ma foi, à 63 ans, beaucoup de femmes lui envieraient encore cette superbe silhouette que toutefois José Alcala, ne nous déshabille que fugitivement, assez hypocritement même...

Genre j'ose, j'ose pas ? Malgré ce sacrifice, Catherine n'apparaît pas gauche mais la vue n'est pas impudique... A contrario d'une Jeanne Birkin qui aimait s'amuser dans la provocation d'une manière provocante et coquine...

D'ailleurs les plans sont saccadés mais pourtant manquent de crédibilité : on ne peut pas dire qu'on soit captivé par le récit ...

Plutôt habitué des documentaires, ce n'est pas ce film poussif qui va révéler Alcala au public ! On n'en sait rien ou pas grand-chose, sinon qu'outre courts métrages et documentaires, il n'a fait que trois longs métrages de 2005 à 2019...

Même finalement la musique de Fred Avril (et le groupe "Maison Close" a fini par me séduire même si son côté "guilleret" dénote avec le côté ambigu du récit ... Est-ce une comédie dramatique (le cocufiage) humoristique, (les malheurs des autres font rire !) une comédie de mœurs ou encore caricaturo-tolérante ? On veut bien suivre mais c'est un labyrinthe où l'on se perd parfois ! la photo de Philippe Guilbert est pourtant très élaborée : il a saisi des profils de Catherine Frot où l'on peut découvrir le degré de concentration de la comédienne que surmontent pourtant (malgré elle ?) ses petites mimiques physiques !

Quand s'est inscrit le mot fin sur l'écran et à la la recherche de quelques indices de nature à étayer mon analyse (dont j'espère que vous vous délecterez) j'étais même convaincu que c'était un téléfilm au rabais, style France 3 dont la chaîne-corbeille nous gratifie à tours de manivelles : eh bien non, même pas, c'est bien un film pour grand écran et même pas dédiée aux maisons de retraite !

J'ai été un peu surpris aussi de constater qu'il avait été tourné dans le département du Héraut, dans ce lac du Salagou qui sert entre autres de réservoir d'eau pour les hydravions (Canadair) quand il y a des incendies de forêts aux alentours : surpris parce que co-produit pas u Guéguidian pourtant rivé aux environs marseillais ?

Avis aux pêcheurs, mes amis : ayant jadis trempé du fil dans ce lac artificiel issu de l'inondation d'un village pendant les vacances, j'ignorais ces manœuvres aériennes par ailleurs admirables de courage, de métier, et d'abnégation : la zone de remplissage est assez étroite.

Par contre, vous pouvez remballer votre matériel : plus aucun poisson ne mordra à l'hameçon après le passage des aéronefs comme s'ils avaient subi un séisme, ou perdu l'envie d'un baptême de l'air ! Et si je me permettais cette mauvaise métaphore : on peut dire que vos espérances de remplissage de bourriche sont tombées dans le lac...

Comme ce film d'ailleurs : 199 662 spectateurs en salles et 44 % de rentabilité ! C'est banal de relever que le public n'a pas, mais alors pas du tout suivi ...

Est-ce que ce score aurait découragé Alcala de réaliser et co-scénariser depuis 2019 ?

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France 3 le 15.11.2025-

270345
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le 10 janv. 2023

Modifiée

le 16 nov. 2024

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