Le style nerveux & unique, presque frénétique, de la mise en scène du bordel organisé par Kinji FUKASAKU, en mode "guérilla" caméra à l'épaule, permet de bien retranscrire toute la confusion qu'il peut régner pendant les scènes de baston, même si on a parfois un peu de mal à s'y retrouver tant les corps & les objets divers & variés valdinguent dans tous les sens.
Il est probablement le mieux habilité pour donner vie aux histoires mouvementées de Koichi IIBOSHI, largement inspirées à mon humble avis de la réalité des événements qui ont secoué Kure & la région d'Hiroshima à cette époque.
Après un petit retour en 1950 permettant d'introduire Kinya KITAÔJI aka Shoji YAMANAKA, un des principaux personnages de ce 2nd volet, on retrouve Bunta SUGAWARA aka Shozo HIRONO & son modeste clan en train de vivoter en 1955 & contraint d'accepter de cacher une grosse brebis galeuse pour mettre un peu de beurre dans les épinards, ou devrais-je plutôt dire "un peu de wasabi dans la soupe" ^^.
Il y a d'ailleurs une incohérence temporelle par rapport au 1er film puisque Shozo HIRONO quitte le clan YAMAMORI en 1956 & il n'est fait aucune mention qu'il avait déjà fondé son propre clan à ce moment-là... il était plutôt en mode solitaire & en "vacances" depuis sa libération sur parole en 1954.
Shozo HIRONO intervenant assez peu dans l'histoire alors qu'on pouvait s'attendre à ce qu'il s'occupe une bonne fois pour toutes du parrain YAMAMORI, l'accent est également mis sur Katsutoshi OTOMO, incarné par Shin'ichi "Sonny" CHIBA, un jeune chien fou à la personnalité diamétralement opposée à celle de Shoji YAMANAKA & principal instigateur de l'essentiel de la violence du film.
Le scénario réunit tous les ingrédients pour faire de ce 2nd volet le film le plus tragique de la série.