Quick
4.6
Quick

Film de Jo Bum-Gu et Lee Seung-Joon (2011)

Comme chaque pays gros producteurs de cinéma, la Corée nous fournit chaque années quelques blockbusters, dont notamment Sector 7, qui lui était censé être l'illustration de leur avancée technologique, étant leur premier film en IMAX, mais était en réalité un navet sans nom ne méritant même pas de critique. L'autre, ce Quick, était le plan B, et les Coréens peuvent se féliciter d'en avoir eu un. S'il fallait le résumer en un terme, on l'appellerait un « Besson-movie ». En effet, on retrouve la plupart des ingrédients du maître de l'actioner baguette/clacosse, avec ses explosions, ses flics, son anti-héros qui est un super pilote, des super-méchants, une belle fille à sauver, et évidemment de l'humour potache, bref rien de neuf, mais pourtant ça prend, pour peu que l'on arrive à laisser de côté la horde de poncifs lourdauds qui évidemment feront sourire tellement ils sont crétins. C'est écrit sur un coin de table, avec une grosse trame pompant Taxi, Speed, Die Hard 3, voire même Phone Game, mais pour faire croire à un truc intelligent les scénaristes y ont ajouté une mega sous-trame incompréhensible sur la mafia et sans rapport direct avec le film, et dont on a absolument rien à foutre, puisqu'elle vient allonger inutilement la durée de la bobine et a fortiori en casser par moment le rythme. Heureusement, malgré ces défauts évidents, ça file à 100 à l'heure (et même plus), et si l'on aime les métrages évidés de toute réflexion dans le but de servir de l'action calculée au millimètre prêt, on se laisse happer par ce bidule enchaînant les scènes épiques.

Bref, Quick est un blockbuster, ni plus, ni moins, avec tout ce que ça implique de positif et de négatif. Tous les efforts ont été concentrés sur le spectacle, et si l'équipement audiovisuel suit, on prend une sacré claque dans la gueule, et l'on se dit que les cascadeurs ont dû prendre cher lors de leurs scènes. La question obtiendra d'ailleurs vite une réponse, puisque le générique de fin sert de bref making-of où l'on voit leur ratés, dont un qui finit même à l'hosto, mais ça reste dans l'esprit Jackie Chan, tout le monde a la banane (hormis l'actrice qui n'a pas l'air vachement à l'aise dans les hôpitaux), un vrai cascadeur se doit d'avoir son lot de blessures de « guerre ». Une idée plutôt sympathique, qui pour une fois évite de se concentrer sur les premiers rôles qui font nawak devant des green-screens.
Côté pyrotechnie il n'y aura rien à redire, puisque c'est quand même le nerf central du film (la bande-annonce nous le montrait suffisamment), mais les plus pointilleux repéreront quelques approximations au niveau de certaines flammes rajoutées en CGI, celles-ci paraissant artificielles à cause de leur aspect flou (en particulier lorsque voitures ou camions roulent sur eux-mêmes en frôlant la caméra).
Chose agaçante, le casting est franchement plat. Min-ki Lee, qui incarne le héros, n'affiche qu'un type d'émotion et récite son texte de façon bien triste, et quant à son acolyte, Ye-won Kang, c'est l'attaque auditive, la grosse partie de son texte consistant à hurler sans discontinuer, qu'elle soit joyeuse, effrayée ou en train de pleurer.
Pour conclure, les amateurs d'actioner Coréens (ou non) qui ne font pas dans la finesse auront là un produit qui comblera leurs attentes, que sa soit grâce à son rythme soutenu et ses répliques/situations débiles (qui ne s'imposent heureusement pas trop). Ceux qui cherchent de l'action de vrai cinéaste ne seront en revanche pas à la bonne; nous sommes très loin d'un Murderer (ceci étant dit, le film se veut familial).
Mention spéciale pour Ye-won Kang, qui se trouve ici révélée au grand public, et qui malgré son jeu moyen, dispose de suffisamment de sex-appeal pour combler la touche sexy que la production ne pouvait se permettre d'omettre.
SlashersHouse
6
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le 4 févr. 2012

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