Rarement un film post-apocalyptique n'aura été aussi désespéré que dans Quintet. Dans ce dernier, l'univers développé par Robert Altman est sombre et glacial au possible, avec un humour quasiment absent. Spectateurs dépressifs, s'abstenir.
Les extrémités de l'objectif de la caméra, volontairement floués, entretiennent une atmosphère anxiogène permanente, comme pour mieux souligner que le héros n'est entouré que de brouillard et qu'il ne sait pas où il va, bref, qu'il est en perdition. Si le procédé est certes original, tourner l'intégralité du film comme cela était peut-être une erreur, car cette image "diminuée" peut lasser.
Autour de l'américain Paul Newman, Robert Altman réuni un casting international surprenant, à commercer par la talentueuse Bibi Andersson, actrice fétiche d'Ingmar Bergman, que l'on retrouve avec grand plaisir (l'actrice est trop mimi lorsqu'elle suce son pouce ^^).
Malgré le fait que le récit manque souvent d'explications (origine de l'ère glacière, règles du jeu) et que le manque cruel de rythme peut rebuter, on se laisse malgré tout séduire par cet univers singulier et l'atmosphère si spéciale qui en découle. Même si Quintet n'est pas inoubliable, quelques images marquantes restent tout de même en mémoire.