Si on vient chier dans ta corbeille, ne le prend pas forcément comme un acte de défiance

Il y a quelque chose que j'aime beaucoup dans le cinéma, c'est quand les cinéastes recherchent la "justesse de la situation" dans les scènes qu'ils filment. C'est ce que j'apprécie énormément, par exemple, dans le cinéma de Judd Apatow.
Et c'est ce que j'avais adoré dans le film "La Chasse"(2012) de Thomas Vinterberg, dont Tobias Lindholm, réalisateur de "R"(2010), avait écrit le scénario. Pourtant, l'histoire avait déjà été racontée des milliers de fois (un homme innocent qu'on accuse d'un crime odieux est harcelé par sa communauté) mais c'est la manière dont le sujet était traité qui rendait le film éprouvant et passionnant.
Même topo ici: un jeune homme découvre l'univers carcéral. Sujet archi-rebattu. Bon, forcément, tout le monde va vouloir le comparer à "Un Prophète" de Jacques Audiard et comme tout le monde pense qu'Audiard est un cinéaste incroyable dont il faut être fier, bon moi je ne lutte plus, je dis rien, pensez ce que vous voulez...
Il est vrai que malgré des procédés de mise en scène assez similaires avec "Un Prophète", le résultat est complètement à l'opposé. Parce que Tobias Lindholm, lui, n'a pas recours à un montage cut et a tendance à (trop) faire durer ses plans. Comme "Un Prophète", le film est trop long.
Malgré tout, on peut y grappiller pas mal de moments intéressants, comme cette scène où les prisonniers s'amusent de voir des oiseaux voler dans dans la cellule où ils se sont réunis, sans que ça deviennent le traitement bateau "regardez! ces nazillons plein de tatouages ont été des enfants à une autre époque". Sans blague! Et tu vas me dire que les oiseaux qui volent symbolisent leur quête de liberté gnagnah mes couilles!
Hum, pardon!... Donc voilà, justesse tout ça.
La bonne idée du film est de nous faire, dans sa dernière partie, adopter le point de vue du "double" musulman du personnage principal, qui vivrait dans une "dimension parallèle" qui serait le bloc du dessous mais où tout se passerait exactement de la même manière, mais au sein d'une autre communauté.
Bon, film danois avec plein de mecs barraks et tatoués, ça va aussi forcément évoquer à certains les premiers films de Nicolas Winding Refn.
L'acteur principal, Pilou Asbæk, que vous avez peut-être vu dans la série "Borgen", est très bon.
RobertJohnson
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le 15 janv. 2014

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Robert Johnson

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