Là voila, la raison pour laquelle je n'aurais manqué le festival Hallucinations Collectives pour rien au monde : la présentation du nouveau film de Hitoshi Matsumoto. Etant un inconditionnel du bonhomme et de son humour absurde mais juste, j'étais impatient de voir son nouvel opus. Cette fois, Matsumoto s'attaque au sadomasochisme. Il raconte l'histoire, un peu triste finalement, d'un petit monsieur à l'étroit entre son rôle de père solitaire et celui de modeste vendeur de canapé dans un grand magasin. Sa femme étant dans le coma, sa vie sexuelle est au point mort. Il trouvera pourtant son salut dans une agence sado-masochiste bien particulière : en acceptant un contrat d'un an, il subira des humiliations "surprises" par des hôtesses aussi étranges que diverses, chacune étant spécialisée dans un type de torture spécifique. C'est donc l'inattendu couplé à la violence qui provoque le plaisir, un peu honteux évidemment, de ce monsieur. Cette histoire, soigneusement mise en place pendant la première partie du film, est réellement touchante et drôle, même si elle frôle le cradingue graveleux à plusieurs reprises.
Et soudain, le film dérape : sous couvert d'une mise en abime intéressante, Matsumoto fait n'importe quoi. La deuxième partie du film est complètement absurde, mais pas dans le bon sens : c'est un absurde gratuit , vide de sens, inutile, et qui dilue le propos touchant du début pour finir en queue de poisson. Bien sur, l'absurde est omniprésent dans l'oeuvre de Matsumoto, mais à la différence de ses films précédents, il n'y a ici aucun fil directeur ni aucune cohérence. Au final, cela m'arrache la gueule de le dire, mais je suis un peu déçu : un beau sujet, bien commencé mais paresseusement achevé. R100 ne manque pas de qualités, mais il est moins subtil que Symbol ou Saya Zamurai. Dommage.