Ra-bide

Le Rage! de David Cronenberg datant de 1977, un petit lifting était bienvenu, bien que le quatrième long-métrage du réalisateur donne un charme certain à ce qui était encore les prémices du plus timbré des Canadiens, déjà bien obsédé par le mélange du sexe et des errements corporels visqueux. Hélas, confié à deux frangines auteures de DTV pas très folichons (American Mary, See No Evil 2), ce remake ressemble beaucoup trop à son prédécesseur mais dans le mauvais sens du terme : fauché comme les blés (le budget est estimé à 5 millions de dollars), interprété par des acteurs au rabais et manquant cruellement d'idées neuves, le produit final s'avère douloureux...

Le scénario reprend donc la trame originale en y incorporant quelques changements au final malvenus tels que des séquences oniriques plagiant sans vergogne Silent Hill ou encore un climax grand-guignolesque bien inspiré par les jeux vidéos de survival horror japonais. Cheap, incroyablement peu inspiré et réalisé avec les pieds, le long-métrage est terriblement long, ennuyeux, mal rythmé et au montage hasardeux, accumulant les influences visibles comme le nez au milieu de la figure pour un résultat plus proche de Body Trash que d'une refonte convenable d'un petit classique du cinéma horrifique des seventies.

Difficile de ne pas bailler à outrance devant cette histoire de moche devenant belle grâce à de la chirurgie esthétique douteuse (son médecin est carrément le sosie du Dr. Heiter de The Human Centipede) qui va non seulement dévorer les machos les plus clichés mais aussi répandre une petite épidémie de rage. Aucune scène ne viendra nous faire frissonner, ni les passages gore mal fichus ni les séquences les plus rythmées (dont un plagiat – oui encore – du brisement de glace par un dégénéré de L'Antre de la Folie), les sœurs Soska restant encore clairement des amatrices certes passionnées mais beaucoup plus cinévores que metteures en scène.