Rafa c’est l’histoire d’un gamin perdu qui fait face à une ville dont il ne connait que son quartier. Il découvre un centre-ville éloigné de ses problèmes quotidien. Il affronte une bureaucratie qui dépasse sa condition. Il est seul, livré à lui-même. Il déambule dans une ville qui lui semble étrangère voire hostile. Elle lui renvoi une exclusion due à sa condition. Il n’est pas du même monde et s’en rend très vite compte. Ce périple se transforme alors en un voyage initiatique dans les méandres de l’exclusion et la difficulté de s’intégrer lorsqu’on vit en marge.
Il se dégage de Rafa des thèmes forts communiqués par des images qui s’ancrent dans notre psyché. La caméra du cinéaste ne quitte jamais le jeune interprète qui erre inlassablement. Elle l’enferme dans ce cadre et ne permet pas de le voir s’en échapper. Les institutions gouvernementales, ici sous les traits de la police ne sont qu’une voix qui s’exprime sans visage. João Salaviza « dépersonnifie » les forces de l’ordre pour renforcer la solitude de son personnage, abandonné à sa situation. La dernière image, douce-amère interroge bien après sur le réel futur de ce gamin faussement entouré.
João Salaviza signe avec Rafa un court-métrage dur et exigeant. Ce film se révèle être une réussite portée par son acteur principal, Rodrigo Perdigão. Ce dernier hypnotise et dégage une aura peu commune. On aurait souhaité que ce court se transforme en long. Il en avait le potentiel, c’est indéniable.
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