Les débuts organiques du Cronenberg
Film s'amorçant de la manière la plus inquiétante possible, dont le twist ne s'annonce qu'assez tardivement & outre le fait qu'il ne soit pas si surprenant que ce à quoi on pouvait s'attendre, "Rage" est un pot-pourri de l'épouvante mêlant expériences scientifiques nouvelles, contamination à la sauce zombie & vampirisme dévié.
L'anus qui a poussé sous le bras de la mutante est vraiment un des souvenirs les plus affreux de mon visionnage horrifique, sachant que j'avais déjà vu ce film en étant relativement jeune. & pour ce simple point, j'accorde la moitié des points. J'accorde aussi un point pour la bande-son qui s'insère honorablement à la trame. Enfin le dernier point est dédié à l'essai de genre du réalisateur, qui tape à coups de maître dans ses films suivants.
Car "Rage" c'est quand même un bon nanar, filmé de manière spécifique, à la limite du grand amateurisme. Quelques scènes imbibées d'un certain talent ne parviennent malheureusement à pallier au manque de rythme (on pense à la scène du métro ou bien celle de l'opération lorsque le chirurgien est contaminé, qui rappellent éventuellement quelques classiques "zombiesques", mais l'ambiance a tendance à s'estomper assez vite). La mise en quarantaine est intéressante, mais si l'on a vu "Soleil Vert", on s'aperçoit dès lors que Cronenberg n'est pas allé chercher ses idées très loin ("Rage" étant sorti trois ans après).
Bon. Je n'irai pas jusqu'à dire que le film est catastrophique car il a un certain goût de "classique" du genre, il sait mêler les genres & s'en servir de manière correcte (voire médiocre). Malgré le casting déplorable, l'image fade & le scénario plombé par un amateurisme exagéré, "Rage" ne peut pas vraiment décevoir : on est dans le nanar sans jamais laisser retomber la tension engendrée, & ce en dépit du manque flagrant de rythme.