Biopic onirique et violent, emporté par un Robert De Niro complètement incarné, "Raging Bull" est assurément l'un des films les plus marquants de Martin Scorsese.

Oscillant entre un discours rude mais sincère, et le portrait tendre d'un salaud de première, "Raging Bull" nous conte l'histoire vraie de Jake LaMotta, un boxeur atypique et animé par un désir de victoire à toute épreuve.
On reconnaît très vite les techniques de réalisation de Scorsese, le générique d'ouverture est à la fois sobre et intense, la caméra est au plus près des acteurs et dans le cas de De Niro elle met en lumière l'acteur, un peu comme une sacralisation du personnage. Le choix de faire le film en noir et blanc n'est pas anodin bien entendu, et il se révèle judicieux, d'une part car il fait le parallèle avec le genre même du biopic, on peut voir cela comme une sorte de réminiscence du personnage, et d'une autre part car le noir et blanc permet aussi au film d'avoir une uniformité esthétique, le sang bien que plus ou moins noir est par exemple une sorte d'emblème, car il symbolise généralement les victoire du personnage. Cet ensemble technique avec un montage très linéaire, permet à un onirisme flamboyant de survoler le film.
Outre cela il y a aussi un casting qui fait toute la différence. De Niro est bien entendu en tête avec une performance ébouriffante, l'acteur est incarné par son personnage, et nous gratifie de scènes grandioses. Joe Pesci est lui aussi très convaincant, l'acteur impose beaucoup et donne parfaitement la réplique à son acolyte. La belle Cathy Moriarty quant à elle, est la touche féminine dans cet univers brute, son personnage subit bien souvent le côté misogyne du boxeur, pourtant Scorsese parvient à traiter cette dimension avec beaucoup de pudeur, et également de la sensualité. La femme n'est pas forte dans "Raging Bull", mais elle la part la plus rationnelle de cet univers composé d'hommes en quête de gloire.

"Raging Bull" est incontournable, un film fort, pas forcément émouvant, mais en tout cas intense. A voir ne serait-ce que pour son esthétique et l'interprétation exceptionnelle de De Niro en plein âge d'or.
E-Stark
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le 17 mars 2014

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E-Stark

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