Hong Kong on fire
Benny Chan nous a quitté en 2020, alors que son dernier film était en pleine post-production. Sorti un an plus tard dans les salles chinoises, le chant du cygne du réalisateur a été couronné de...
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le 18 nov. 2022
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Benny Chan nous a quitté en 2020, alors que son dernier film était en pleine post-production. Sorti un an plus tard dans les salles chinoises, le chant du cygne du réalisateur a été couronné de succès avec plus de 200 millions de dollars de recettes totales.
Vendu par sa star Donnie Yen comme une sorte de Heat chinois avec le budget qu'il faut (oubliant même l'existence du frappadingue Full Alert de Ringo Lam), Raging Fire n'a au final pas grand chose à voir avec le film de Michael Mann. A part peut-être sa fusillade finale, climax frappadingue où les tirs et les explosions s'accumulent autant que les membres qui craquent. Et encore on aura plus tendance à penser à l'ouverture de Breaking News (Johnnie To, 2004) ou au climax de Criminal squad (oui le film avec Gerry Butler).
Y compris sur le pitch, puisque les ennemis sont rapidement identifiés et n'ont rien à voir avec les braqueurs menés par Robert De Niro. C'est même là où tout l'aspect un brin moralisant du film se présente. Les braqueurs sont des anciens flics tombés en disgrâce et se vengeant sur ceux qui ne les ont pas soutenu (dont Yen, à grand coup de flashbacks). Sans compter que le meneur (Nicholas Tse) n'aura aucune pitié pour ses assaillants et encore moins pour ses acolytes qui font échouer sa mission. Quitte à rajouter un peu de piment à sa quête en envoyant une bombe humaine sur la femme de son ancien mentor. Le méchant est donc très méchant, un ripou aux méthodes expéditives pris la main dans le sac et se vengeant du gentil flic qui lui servait de maître, parce qu'il n'a pas marché dans la combine.
Les spectateurs habitués de films chinois récents ne seront plus étonnés de ce type de discours et pourront facilement s'en amuser. Pour preuve, le personnage de Donnie Yen est tellement droit qu'il en devient souvent une caricature. Il est le bon mari, le bon flic qui ne veut pas toucher les pots de vin et se fera dégager comme il faut d'opérations à cause de ça.
Puis il y a ce moment inévitable où il va exploser à l'image de son personnage dans Flashpoint (Wilson Yip, 2007) et là, vous avez le Donnie Yen survitaminé qui balance tout. Si l'acteur semblait avoir dit au revoir aux films de kung-fu avec Ip Man 4 (Yip, 2019), il n'en est pas tellement le cas d'arrêter de faire des cascades. L'acteur semble s'amuser comme un petit fou durant les différentes scènes d'action, armes à feu dans les mains ou poings serrés et jambes tendues. Il en est de même pour Nicholas Tse lui aussi en grande forme physique.
Raging Fire n'est clairement pas un film policier parfait, mais quand il faut envoyer du bois, il le fait avec un vrai art du spectaculaire. Le spectateur aura droit à ses scènes pyrotechniques, à ses fusillades sanguinolentes et à ses bastons jouissives. Benny Chan termine donc sa carrière sur un film réjouissant mettant Hong Kong à feu et à sang, qui plus est à une heure sombre pour l'industrie cinématographique de la ville. Raging Fire signe peut-être ironiquement la fin d'une époque, en même temps que le départ de Benny Chan vers d'autres cieux.
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le 18 nov. 2022
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